<<On est d'accord, ça pourrait être fait par n'importe qui...>>

Selon moi, tout le film pourrait être résumé à cette réplique d'Hortense, la cuisinière de l'Elysée qui tient le rôle principal du film.
J'aimerais beaucoup vous faire un résumé de "Les Saveurs du palais", mais tout le scénario tient en une phrase : Hortense cuisine à l'Elysée.
Quelqu'un serait-il en mesure de m'expliquer les tenants et les aboutissants de ce film ? Parce que j'ai véritablement l'impression d'avoir regardé Top Chef mais sans la compétition. A la fin je me suis même demandé si je ne m'étais pas endormie sans m'en rendre compte en plein milieu, ce qui expliquerait ce vide intersidéral d'histoire.
Très clairement, la réalisation et le scénario de ce film vaudraient la note de 1/10. Heureusement que les acteurs y insufflent un certain esprit. Bravo pour le casting, car je n'ose même pas imaginer si les acteurs avaient été mauvais.

J'ai vraiment un problème. Comment écrire une critique sur un film aussi vide ? Je l'ai terminé il y a 10 minutes et je suis déjà en train de l'oublier. Les personnages n'ont aucune histoire, aucune personnalité. Et je dis qu'ils n'en ont aucune, parce qu'à part quelques personnages secondaires qui lancent à la volée "machin est comme ça, machine et comme ci...", il n'y a, sincèrement, je vous le dis, aucune action, à par celle de cuisiner. (je m'étends plus sur les relations entre personnages dans la partie spoil.)
Vous me rétorquerez, et à raison, "peut-être parce que c'est un film sur la cuisine, es-tu bête ?" Oui d'accord, très bien, la cuisine. Mais derrière une cuisine il y a des cuisiniers, qui vivent, bougent et ressentent, non ? Hortense est censée être une femme forte, une chef gastronomique dans un univers qui encore aujourd'hui n'est pratiquement composé que d'hommes. Le film ne cesse d'utiliser la tactique du témoignage (comme je l'ai dis juste en haut, des personnages secondaires qui décrivent des traits de caractères ou se remémorent des anecdotes et souvenirs), mais bon sang montrez-la-nous cette Hortense ! Parce qu'à part quelques carottes balancées à son commis pour rire, un petit débarrassage de table express et un unique <>, La Hortense elle est fade, voir amère quand quelque chose l'énerve (!SPOIL! aussi amère que le gâteau du gros nul de cuistot macho stéréotypé !FIN SPOIL!), mais surtout horriblement passive.

Je me suis ennuyée du début à la fin. "Les Saveurs du Palais" est une succession d'énoncés de recettes compliquées, dont la plupart du temps on ne voit pas la couleur. Les seules images intéressantes se résument à la préparation des plats, et les jeux des couleurs et l'émerveillement qui peut nous prendre lorsqu'on est aussi nulle en cuisine que je le suis. Je ne conseille pas ce film, c'est une vraie perte de temps.

PARTIE SPOIL
La relation avec le président est soporifique, voilà lui aussi il aime parler de cuisine alors ils parlent de cuisine. Cela n'ajoute strictement rien à l'histoire.
La relation avec les autres cuisiniers est presque inexistante, mais on comprend bien (le film insiste et appuie, il se raccroche à cela comme il n'y a rien d'autre, c'est bien triste) que les cuisiniers c'est tous des cons, qu'avec une femme ils deviennent les pires des enfoirés, qu'ils l'insultent dans son dos, lui donnent un sobriquet humiliant et ne veulent même pas lui prêter des chiffons.
Passons ensuite à la relation entre Hortense et les deux personnages secondaires les plus visibles à l'écran, le commis et le type habillé en smoking dont on se demande toujours qu'est-ce qu'il fait et pourquoi il est là, dans une cuisine, alors qu'il est censé avoir un bureau.

La relation entre un chef et son commis est censée être assez spéciale, ils doivent atteindre une certaine harmonie. C'est une relation plutôt complexe. Dans le film, ils se rencontrent, ils s'aiment bien, le commis démontre qu'il est prometteur et qu'il apprend vite, Hortense démontre, elle, qu'elle a beaucoup à lui enseigner. Et puis voilà, ça s'arrête là. Aucune progression, aucune réactions. Serait-il possible d'avoir un peu d'évolution psychologique avec mon magret de canard ? Non ? Tant pis alors.
Et puis le gars en noir, l'intendant il me semble, c'est encore pire. C'est comme oublier de fourrer une dinde de Noël, vous avez loupé l'étape la plus importante ! Un moment Hortense le stupéfait et lui complique la vie, la scène suivante il la soutient et s'émerveille. Laissons là ce néant terriblement agaçant.

Je conclurais cette critique en écrivant que "Les Saveurs du palais" n'a aucun goût, un peu comme des légumes vapeur trop cuits. Les relations entre les personnages ne sont pas visiblement progressives, elles n’avancent pas. Les lieux filmés sont sans âme, comment se fait-il que les cadrages soient toujours si mauvais ? Vous filmez l'Elysée, et on ne voit que des portes pendant 1h30 ! Même lorsque Hortense entre dans ce qui semblerait être le bureau du Président, faîtes-y bien attention, on ne voit que des portes, des volets et encore des portes. C'est tellement dommage, c'est tellement triste.
Vous savez quoi ? Je ne parlerais même pas du parallèle avec l'expédition en Antarctique, qui n'apporte strictement rien. Du superflu, mal réalisé et aussi oubliable qu'inexpliqué. Petite nuance tout de même, car l'expédition contient selon moi la seule scène drôle, émouvante et bien conçue du film, qui se situe à la fin : le spectacle de départ pour Hortense. Mais cette scène seule ne justifie vraiment pas de regarder, n'ayons pas peur des mots, ce navet.