Comme quoi, on a des fois des drôles de souvenirs... Alors qu'en revoyant « Les Trois Jours du Condor » je m'attendais à un film d'espionnage sérieux, très rigoureux, c'est en réalité presque l'exact contraire ! Attention, je ne dis pas que c'est n'importe quoi et encore moins que Sydney Pollack n'a pas pris l'entreprise au sérieux. Simplement, nous sommes clairement ici dans une approche très fantasmée, l'œuvre pouvant d'ailleurs être vue comme visionnaire en vue des théories du complot et autres infox venant polluer à longueur de temps la moindre nouvelle.
Au-delà du côté délicieusement rétro des ordinateurs géants et autres moyens de communication fantaisistes, le réalisateur offre un suspense réussi, assez original et un poil longuet, presque hitchcockien dans son approche du personnage principal, tout en gardant un minimum de distance. Robert Redford l'interprète avec son charisme habituel, bien entouré par Faye Dunaway et Cliff Robertson, mais c'est clairement Max von Sydow qui lui fait le plus d'ombre dans un rôle pour le moins ambigu, lui allant à merveille (et quel look!).
Dommage que le scénario cherche à être parfois inutilement complexe alors qu'un peu plus de fluidité n'aurait pas fait de mal. Mais ne serait-ce que pour cette idée que la CIA dirigerait secrètement toutes les opérations mondiales (et surtout les plus douteuses) dans la plus grande impunité, cette production très ancrée 70's étonne et séduit.