Il vous avait manqué ? 10 ans plus tard, le voila de retour et cette fois, il est temps pour lui de prendre des vacances bien méritées. Seulement, n’est pas Mr Bean qui veut ! Après les Etats Unis, notre maladroit préféré continue de voyager et débarque en France. Sur son chemin le conduisant de Paris Gare de Lyon à Cannes, il croisera la route de Jean Rochefort, Emma de Caunes et Willem Dafoe. Le tout accompagné accidentellement par un gosse de 12 ans.
Après avoir fait des ravages aux States, il s’attaque au sud de la France
Ah Mr Bean, qu’est ce qu’il m’avait manqué. La série télévisée n’est plu laissant place un dessin animé de bonne facture mais ne valant pas pour autant la version live, voila qu’enfin on retrouvait Rowan Atkinson qui, après l’hilarant Johnny English, rechaussait la tenue emblématique de son héros iconique. Exit les Etats Unis, notre héros déboule en France, plus précisément dans le sud. Le moins que l’on puisse c’est que cette suite, loin de l’ambiance mi-américaine, mi-british, revient aux sources, à ce qui a fait l’âme et le succès de la série des années 90. Aucunes reprises de gags, de la nouveauté et encore de la nouveauté, du génie humoristique et créatif avec des situations menant irrémédiablement à vous tordre de rire.
Quelle bonne idée que d’envoyer Mr Bean dans un endroit où il n’a pas à parler. En décidant de l’envoyer en France alors qu’il ne parle pas français, il n’y aura pas de soucis coté barrière de langage. Ses réactions face aux diverses situations s’opéreront comme d’habitude, de façon quasi silencieuses. Trois lieux visités : Paris, la région du Lubéron et Cannes. Harmonie parfaite, l’équipe du film aura tiré avantage de ces paysages en exploitant le coté ridicule entre la silhouette de Bean et cet immense espace. Les couleurs sont chaudes, les vues sont splendides et spectaculaires, la photographie soignée. Ca donne envie de partir dans le sud.
On s’amuse autant que les acteurs et l’équipe du film, l’originalité de cette suite résidant dans le fait de voir Bean se frotter à une culture qui n’est pas la sienne. Il remonte l’avenue Charles de Gaulle à pied au milieu de la route les yeux fixés sur l’aiguille de sa boussole pointant la direction de la gare de Lyon, galère à manger un plateau de fruits de mer, se fait gentiment dégager de son train par une charmante contrôleuse, s’improvise acteur de rue afin de se faire un peu d’argent, et tente de chourer la meule d’un gentil petit papy (promis, ce n’est pas celle de Gaétan des Sous doués passent el bac).
Que ce soit dans la série ou les films, Bean, on le voit souvent dans des situations étranges. Seulement là, jamais on ne l’avait vu dans un pays étranger, seul, livré à lui-même. Le petit coté road movie marche du tonnerre, tout comme ces musiques, son ambiance, et cette idée d’avoir collé à notre héros un petit sidekick adorable qu’on n’a pas envie de gifler.
Allez trouver une comédie visuelle où chaque geste, chaque mouvement doit être authentique, fluide, contrôlé et comique à la fois, tout en remplaçant la communication verbale. Mr Bean peut se vanter de réussir cet exploit. Rowan Atkinson n’a rien perdu de sa superbe, jouant avec plaisir le héros qui a fait sa renommée mondiale. Sa façon d'être proche d'un enfant, sa maladresse, sa pureté, sa naïveté, cette suite sera différente du premier film.
Surexcité, émerveillé comme un gosse, Bean découvre pour la première fois la France. Souvenez-vous, dans Bean le film, au cours de la dernière demie heure, on s’apercevait que notre héros n’était pas si méchant que ça, prouvant qu’il avait une bonne âme. Surprise, ce deuxième film va nous le confirmer. Au départ, il est toujours égal à lui-même mais par la suite, c’est un homme généreux, capable de sacrifier son rêve pour aider son prochain. Les vacances de Mr Bean, c’est surtout la beauté de l’amitié.
A peine je l'ai vu, j'ai su que c'était le diable.
Road trip à la Mister Bean
L'une des premières choses qui font que ce film est irrésistible c'est bien entendu les réactions de notre héros par rapport à l’environnement dans lequel il évolue. Mais ce n’est pas tout, tout comme ces prédécesseurs, on veut mettre en évidence le coté hommage au cinéma comique muet. Mr Bean, digne successeur des Buster Keaton et Charlie Chaplin.
Sans les copier, gardant sa personnalité, Rowan Atkinson, dans cette suite, ne va pas commettre la même et unique erreur de Bean le film : parler. C’est là qu’on fait un retour aux sources, là qu'on prend un plaisir coupable de voir ce personnage parlant avec ses yeux, sa gestuelle, pousser ses petits cris ou grommeler. Alors oui, il faudra bien par moments le faire parler et là, on va encore une fois vous faire rire. Bean il débarque en France mais problème, il ne parle pas français. Il ne connait que deux mots: Oui et non. Suite à une énième bourde, il se perd et voila qu’en chemin, on lui colle aux chaussures un gosse qu’il a séparé de son père. Sans ses bagages, sans son passeport, sans argent en poche, Bean et Stephan devront trouver un moyen de gagner Cannes.
Alors que le caméscope gagné par Bean, servira à conter en partie l’histoire du film à travers les images que notre héros filmera du mieux qu’il pourra, notre intrigue reposera sur son envie de se retrouver sur une plage, tremper les pieds dans la mer. Mais avant de faire trempette, il va falloir effectuer un long voyage, un long périple faisant honneur à ce personnage poissard. Aidé par Stephan, jeune garçon de 12 ans, un Russe ne sachant pas parler ni Anglais, ni Français, on travaillera la relation entre lui et Bean. Un bonheur, une alchimie qui marche, sans niaiseries.
Au cours de leur aventure, nos deux héros seront rejoints par la ravissante, la simple Emma de Caunes. L’actrice n’en fera pas des caisses, se montrera à la fois chaleureuse, douce, rêveuse, optimiste et drôle. Quant à Willem Dafoe, il joue les types imbus, la vieille caricature du cinéaste prétentieux enchainant les tournages pour pouvoir manger et payer ses factures à la fin du mois. Willem Dafoe est magnifique, grâce à son personnage drôle malgré lui.
Au final, chapeau bas pour cette suite au cinéma des aventures de Mr Bean. Typiquement le genre de suite qui veut vous divertir en évitant de faire dans la redite. De la pure comédie burlesque, cocasse, physique, amusante, joyeuse et émouvante, une mise en scène méticuleuse et intelligente. On est mort du rire du début jusqu'à la fin, on voyage, on prend des coups de soleil, on fait de la motocyclette cheveux aux vents et on termine les pieds dans la mer, tout en chantonnant aux cotés de l’ensemble du casting, la célèbre chanson de Charles Trenet. Du pur plaisir. Aussi bon si ce n’est mieux que le premier Bean.