Suite au succès critique et public de "La famille Addams" sortit en 1991, une suite fut donc mise en chantier, à nouveau mise en scène par Barry Sonnenfeld (également réalisateur de la trilogie "Men in Black" et de "Get Shorty") et toujours avec le même casting, exception faite de l'actrice Judith Malina, remplacée par Carol Kane dans le rôle de la grand-mère.
Dans ce second volée, la vie délicieusement macabre de la plus barge des familles se voit chamboulée par la naissance de Pubert, troisième enfant de Gomez et Morticia Addams que les 2 aînés, Wednesday ("Mercredi" en VF) et Pugsley, voient d'un très mauvais oeil. Afin de les surveiller, les parents font d'abord appel à une baby-sitter, Debbie. Après que Wednesday ait découvert le vrai visage de la jeune femme (une tueuse en série baptisée "Veuve noire" s'en prenant aux hommes riches qu'elle épouse pour ensuite les assassiner et hériter de leur argent) et afin d' éviter tout soupçon auprès des parents, celle-ci envoie les 2 enfants en colonie de vacances. Dans le même temps, Debbire se met en tête de séduire l'oncle Fétide, le frère célibataire de Gomez, afin de s'emparer de sa fortune.
Tout comme le 1er opus et la série télévisée des années 60 dont il s'inspire (elle-même né des dessins humoristiques de Charles Addams), humour noir et situations loufoques sont à nouveau au rendez-vous. Sur base d'un scénario à première vue assez basique mais bien construit et très rythmé, cette suite en profite pour tourner en dérision tous les stéréotypes de l'Amérique bien pensante : le camp de vacances présenté comme un lieu idyllique pour enfants intellos qui nous est montré ici (à travers le regard cynique de Wednesday) comme un endroit où l'hypocrisie se mêle à la bêtise, personnifiée par les 2 moniteurs du camp, ridicules et cucul la praline au possible, les petites filles blondes bien élevée montrées comme de véritables pestes, l'histoire de l'Amérique entre "gentils cow-boys" d'un côté et "méchants indiens" de l'autre revue et corrigée le temps d'une réjouissante séquence d'humour noir où le cynisme est poussée à son paroxysme; sans parler du clan Addams lui-même dont le mode de vie est aux aux antipodes de la famille modèle américaine : goût prononcée pour le macabre et le gothique, enfants qui s'adonnent à des jeux sadiques, atmosphère lugubre au possible...
On retiendra également les très bonnes prestations de Christina Ricci encore toute jeune dans le rôle de Wednesay, dont le regard vitreux, le sourire macabre et les répliques cinglantes ("I don't know how to swim") ajoute un plus à son charisme naissant, Christopher Lloyd toujours aussi déjanté en Oncle Fétide, Joan Cusack savoureuse en baby-sitter psychopathe en passant par Peter MacNicol (connu également pour ses rôles dans "Ally McBeal", "Mr Bean" et le "Dracula" de Mel Brooks), délicieusement niais (dans le bon sens du terme) en moniteur de colonie de vacances.
Mention spéciale également au regretté Raul Julia, dans le rôle de Gomez Addams, dont ce fut l'une des dernières prestations à l'écran; à noter que le couple qu'il forme à l'écran avec Angelica Huston, interprète de Morticia, fonctionne très bien.
En plus d'être une suite réussie, "Les valeurs de la famille Addams" est un bon divertissement, à prendre au 300ème degré, regorgeant de cynisme, de loufoquerie, d'humour noir et de jeux de mots bien pensées.
Un bon remède anti-confinement.