On pensait tous que Les visiteurs en Amérique était au départ la suite des Visiteurs 2. En voyant la fin de ce dernier nous montrant Godefroy et Jacquouille coincés en pleine révolution française, il était impensable de terminer cette intrigue de la sorte sans sortir une suite devant conclure notre série de films. Nullement question de sortir une suite, Les visiteurs en Amérique reprend tout depuis le début avec quelques petits réajustements. Sentiment de déjà vu ? A peu de choses près, vous n’avez pas tord puisque Les visiteurs en Amérique est le remake Américain des Visiteurs, de Jean-Marie Poiré, sorti en 1993. La même équipe est toujours là. Rien ne change, on retrouve toujours le duo Jean Reno/Christian Clavier devant la caméra et Jean-Marie Poiré (qui devient, ne me demandez pas pourquoi, Jean-Marie Gaubert) derrière. Néanmoins, ce film américanisé subira pas mal de petits remaniements qui ne feront qu’hérisser le poil des fans de la version Française. Ainsi, Godefroy de Montmirail s’appelle cette fois Thibault de Malfete et Jacquouille la Fripouille s’appelle André le Pâté. Ce n’est que des noms, ça devrait aller. Et bien non ! Attention, des fois les remakes, ça peut vous détruire à néant les œuvres originales.


On reprend presque les mêmes et on recommence tout


Même si le duo Reno/Clavier est de retour, Valérie Lemercier, Marie-Anne Chazel et Christian Bujeau cèdent leur place à de nouveaux acteurs et actrices connus pour certains mais dont le jeu d’acteur vous passera au dessus de la tête. L’actrice Christina Applegate reprend le rôle tenu par Valérie Lemercier(pas mal de similitudes avec le personnage original), Matt Ross reprend celui de Christian Bujeau (personnage totalement remanié dans cette version), Malcolm McDowell (oui il a osé jouer là dedans) reprend le rôle du mage, et l’actrice Tara Reid (d’American pie) reprend le rôle tenu par Marie-Anne Chazel ( à ouai, physiquement, c’est pas la même chose du tout là). Le jeu des acteurs est comment dire : surjoué. Ca exagère à n’en plus finir entre le coté embourgeoisé et hyper coincé de Julia alias Christina Applegate ; le cliché de la blonde écervelée et usant de sa plastique du coté de l’actrice Brigdgette Wilson-Sampras qui incarne Amber, l’amante d’Hunter, le mari de Julia ; ou bien encore Tara Reid, mignonne et gentille mais inintéressante ; en passant par un Malcom MacDowell campant un sorcier pathétique.


On est vraiment pas aidé et même le retour de Reno et Clavier n’y changera rien, ce film est une honte sur tous les plans. D’ailleurs, même si Jean Reno, qui a quand même de l’expérience et une belle réputation aux USA, se débrouille assez bien, ce n’est pas le cas de Clavier qui cabotine complètement, essayant tant bien que mal de nous offrir un personnage aussi drôle que dans sa version originale. Le problème c’est que réaliser des films aux Etats Unis, ce n’est pas la même chose qu’en France où vous avez plus de liberté. Jean-Marie Poiré et toute son équipe ayant sans doute eu droit à pas mal de pression du coté des studios, on comprend pourquoi ce film est ce qu’il est. Ce nouveau Visiteurs n’a vraiment rien à voir avec l’original.


Oui, mais non


Visiblement, notre duo américanisé a eu recours à la pâte à dents puisque leur dentition est éclatante. Terminé les dents pourries, nos héros ont les dents bien blanches et une bonne haleine. Même du coté des vêtements, c’est du luxe comparé à la version française. Nous mettrons ainsi fin aux blagues sur l’hygiène inexistante de nos héros. Les Américains, qui n’ont visiblement pas trop compris l’histoire Française, veulent vous offrir des chevaliers stylisés, pas des ringards pouilleux. Pas sûr que ça plaise aux Français. Attendez ? Ha non ça ne leur a pas plu.


Coté musique, on ne retrouvera pas cette fois Eric Lévi qui cède sa place au compositeur John Powell. Le compositeur a quand même fait d’excellentes bandes originales comme celles des films La mémoire dans la peau en passant par L’âge de glace, on a eu de belles musiques. Pour Les visiteurs en Amérique, le compositeur semble peut inspirer puisqu’aucunes musiques ne retiendra notre attention. De plus, Etats Unis oblige, il faudra vous balancer de la musique pop à succès avec du Lou Bega et Texas pour ne citer qu’eux. Quand on veut briser un mythe, autant y aller à fond.


Humez la forêt avec André le Pâté


Autant quand tu as un âge situé entre 5 et 12 ans où ton esprit critique est plus naïf et cynique qu’un adulte, ce remake passe très bien, autant au dessus, ça ne passe pas. Coté humour, ce qui faisait la force de nos deux premiers Visiteurs, c’était de voir des moyenâgeux confrontés à la culture et technologie moderne. Dans Les visiteurs en Amérique, on reprend pratiquement TOUTES les scènes cultes et répliques du premier film à l’identique mais sans les gags. Le coup du postier « sarrasin » qui devient cette fois-ci un gentil gardien de parking sous-terrain, commencera l’hostilité, et la suite ne sera qu’une succession de blagues débiles et de dialogues sans saveur. Alors oui, UN seul gag retiendra toute notre attention et nous fera mourir de rire. Et ce gag, on le doit bien entendu à Christian Clavier, ici André le Pâté. Cette séquence se passera pendant un repas, André, devant pissoyer prestement, s’en va dans les toilettes des hommes. Là, c’est merveille d’après lui: il découvre les urinoirs où l’eau coule toute seule. Urinoirs qu’il surnommera « fontaines magiques ». Il fera aussi une fixation sur les pastilles de Wc qui sentent la forêt. Ce gag, sera le seul et unique élément digne d’intérêt pour notre film. 1h30 pour seulement 5minutes de fou rire, c’est vraiment minime, affligeant. Après cette horreur, qu’on ne critique pas négativement Les visiteurs 3 sorti cette année. Un troisième opus un brin décevant d’un point de vue humoristique mais ambitieux coté intrigue et esthétisme.


Au final, ce n’est pas pour rien que ce film est un nanar, tout y est exaspérant. Des caricatures et clichés se multipliant, des blagues complètement débiles et pas drôles, du doublage Français même pas synchronisé (regardez juste le début du film pour vous en apercevoir) , Les visiteurs en Amérique est une véritable aberration. A coté, Les visiteurs 2 est moins décevant même si certaines blagues et scènes étaient réchauffées. Ici, c’est comme de réchauffer un plat de surgelés que vous aviez déjà réchauffé. Du mauvais gout en puissance. Vous l’avez donc bien compris, les Américains peuvent faire d’excellent remake meilleurs que les originaux comme True Lies, remake de La totale, mais ils peuvent aussi faire des « daubes » comme ici, Les visiteurs en Amérique. Si vous possédez le dvd, à éviter, à bruler, à offrir à votre pire ennemi, à vous de choisir.

Jay77
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le 9 juin 2016

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