Libre et assoupi est le premier film de Benjamin Guedj. Une comédie qui met en valeur l'ennui et l'oisiveté.
Après un démarrage un peu putassier d'une dizaine de minutes sur la masturbation, le film entre dans son véritable sujet : l'épicurisme comme mode de vie dans notre société capitaliste de consommation.
Oui, le début ne sert à rien, sauf peut-être à nous faire comprendre, que le film va être une comédie.
Ou juste pour placer la blague :"Je me masturbe mais je ne suis pas un branleur…"
Dommage ce lancement... D'ailleurs le film nous propose propose une deuxième scène d'ouverture, beaucoup plus intéressante et poétique sur les différents lits de notre assoupi. J'accroche enfin au film.
Est-ce normal aujourd'hui de ne pas avoir d'ambition ? Est-ce possible, dans notre société de vouloir prendre du temps pour soi, sans produire ni consommer ?
Peut-être mais c'est mal vu, c'est marcher à contrecourant d'une société qui veut aller de plus en plus vite, d'une société qui veut nous faire croire que le bonheur c'est d'avoir de l'avoir plein nos armoires.
Notre personnage principal se verra critiquer par tous, sa famille, ses amis, des quidams…
Le film, une comédie, n'est pas très drôle même si de nombreux dialogues sont très bien vus et font mouches, comme la rencontre avec le premier assistant social.
Les personnages sont généreux et attachants.
Excellent Denis Podalydes de la Comédie Française en français moyen qui découvre le lâcher prise ! Génial aussi de trouver Bernard Menez au détour d'un magasin de literie. Excellent aussi le passage avec Jean-Michel Lahmi qui pose bien pour moi le problème de l'entreprise.
La fin du film m'a rendu triste. Triste de penser qu'il n'était pas aisé d'aller à contrecourant et qu'on finissait tout ou tard par se faire rattraper par la société pour une fin un peu convenue.
Triste d'accord mais réjouit par le film qui est quand même très feel good movie, j'ai passé un excellent moment et, de nos jours, une comédie française qui n'est ni vulgaire, ni sexiste, ni xénophobe, c'est tellement rare qu'il fallait bien la marquer d'une critique.