Juste médiocre.

J'ai eu peur. J'ai eu peur mais pas assez pour ne pas remarquer les défauts de Life. Déjà, ça commence avec un plan séquence qui est autant bien foutu qu'inutile. Et l'on peut en dire autant de tout le reste de la première demi-heure, qui échoue assez lamentablement à créer une quelconque intensité dramatique, ni même à bien présenter ou caractériser les personnages. On apprend leur nom au cours d'une scène très flemmarde, et ils sont tous définis par un trait de caractère. Cela va de pair avec leur manque de charisme assez tragique, pas aidé en cela par des acteurs en manquant pour la plupart tout autant.

Et, finalement, c'est tout le film qui vient à souffrir de ce défaut. Outre la réalisation très impersonnelle typique d'un réalisateur européen se faisant bouffer par la machine hollywoodienne, tout le scénario souffre d'un manque d'originalité handicapant. Bien sûr qu'avec une histoire comme celle-ci, Life ne pouvait pas ne pas renvoyer à Alien, mais la comparaison devient tellement évidente qu'il est impossible, même avec toute la bonne volonté du monde, de ne pas comparer les deux films. Le tout est donc extrêmement prévisible pour toute personne ayant vu au moins un film dans sa vie (le twist final est visible à des kilomètres), et toutes les péripéties sont motivées par des concours de circonstances pour le moins téléphonées.

Ceci dit, Life échoue partout sauf sur un point : créer de l'horreur. Le comportement de la créature, à défaut d'être réellement logique (on passe d'un truc super fragile à un truc indestructible en l'espace de 30 secondes), marche assez d'un point de vue horrifique, et la tension inhérente à sa présence dans la station spatiale est bien maîtrisée (à défaut qu'on en ait quelque chose à foutre de la vie des personnages). L'utilisation de jump scares étant de plus plutôt contenue, on ne s'en plaindra pas. Donc oui, l'horreur fonctionne. Mais ça ne suffit pas à faire de Life autre chose qu'un film qu'on aura oublié dans 2 mois.