Grotesque et jaune, voilà ce qui me vient d'emblée à l'esprit quand je pense à ce film. Grotesque, jaune et délicieux, devrais-je ajouter, un peu comme ces petits livres pour enfants colorés et graphiques, les Monsieurs/Madames, vous voyez ? Mais avec de la musique, de la bonne musique.
Vous avez demandé une famille de losers ? Vous êtes servis: le grand-père addict à la coke, le père et son foutu programme pour devenir un winner (tout est dit), la mère complètement dépassée qui se demande ce qu'elle fout là, l'oncle universitaire, suicidaire et bien sûr fan de Proust et le frère rebel qui a fait voeux de silence...
Voilà ainsi toute la famille lancée (par la force des choses, personne ne veut partir au début à l'exception d'Olive, la petite fille) dans un périple précaire à travers le pays à bord d'un van qui est lui aussi... un loser.
Ce qui est drôle dans ce film c'est que la fille, Olive, elle, n'est pas vraiment une loseuse. Elle sait ce qu'elle veut depuis le début. Elle a la détermination et la fraîcheur de l'enfance et tous gravitent autour d'elle, perdus et tendres. Je ne vous spoile pas trop la fin je crois en écrivant qu'au final elle devient bel et bien ce qu'elle souhaite, heureuse et solaire, elle est Little Miss Sunshine - qu'elle est en fait déjà depuis le début sans le savoir - et le ridicule est désamorcé, renversé, alors même qu'il est assumé.
Grotesque, jaune et délicieux.