Après 3 visionnages et autant de certitudes qu'on est devant une fière réussite du cinéma "indie", je ne peux que vous recommander de voir Little Miss Sunshine.
Parce que cette famille de joyeux cinglés est rien moins que jubilatoire.
L'optimisme artificiel porté par plusieurs des personnages est progressivement mué en sincère joie de vivre, au gré des péripéties. Loin de s'accumuler pour susciter la déprime, ces dernières sèment au contraire les graines qui, sur le terreau de l'humour, vont donner de bien belles roses d'espoir et de relativisation.
Après tout, peu de choses sont réellement graves pourvu que l'on profite de la vie et que l'on s'aime, qu'on se soutienne les uns les autres.
Bien sûr qu'en l'écrivant ça fait très mièvre, et tout le savoir-faire des deux réalisateurs réside dans cette capacité à faire passer en substance ce message, sans l'enrober de guimauve.
Bien sûr, c'est très politiquement correct, on se trouve devant une critique de la culture du succès et la condamnation de la discrimination physique, mais on y est arrivé presque de nous-mêmes, et on saute dedans à pieds joints, avec délectation.
Feu d'artifice visuel et auditif, Little Miss Sunshine nous transporte dans 100 minutes d'une petite bulle de bonheur et de bonne humeur, entrecoupé de mésaventures à la fois comiques et touchantes, vécues au travers de personnages hauts en couleur, eux-mêmes interprétés par des acteurs inspirés et émouvants.
Un road-movie efficace et drôlatique, auquel on ne pourra toutefois concéder la perfection tant il paraphrase sans y apporter grand-chose ce qui a déjà été dit sur les deux sujets principaux évoqués plus haut, qui font malgré tout de nos jours plutôt l'objet de consensus que de polémique (i.e., c'est un peu facile de dire qu'il ne faut pas juger les gens sur leur apparence, tout comme dire que la guerre c'est mal).
Un succès bien davantage dans la forme que sur le fond, donc.