Le Shaun of the dead Australien ? C’est bien lui !


Chers petits amis, laissez moi vous raconter l’histoire de Mademoiselle Caroline et ses élèves partis visiter une ferme ne tardant pas à être accidentellement infestée de morts vivants...


Tout commence par une musique entrainante nous présentant le héros de notre histoire. Il s’appelle Dave. Dave est un musicien raté, un vrai beauf, immature, insouciant, irresponsable et alcoolique nous entrainant dans sa déchéance lorsque sa petite amie décide de le quitter car ce dernier ne se dit pas prêt à avoir un enfant. Hébergé par sa sœur, le voila tomber sous le charme de Mademoiselle Caroline, la maitresse de son neveu. Profitant d’une sortie scolaire, il se porte volontaire pour accompagner la classe de Mademoiselle Caroline lors d'une sortie pédagogique dans une ferme. Et si cette sortie aidait Dave à grandir ?


Alors que toute la classe profite de la sortie, non loin de là, un virus transformant les humains en zombies est accidentellement libéré d’un complexe militaire. En très peu de temps, les zombies envahissent le complexe, contaminent ses occupants puis se dirigent droit vers la ferme parce que oui, manque de bol, le complexe est situé tout près de la ferme. Face à l'invasion, Miss Caroline, toujours en adoptant une attitude de bonté pour éviter de traumatiser à vie ses élèves, a une idée: transformer cette invasion en jeu éducatif. Les enfants ne verront pas leur innocence brisée, Little Monsters nous montre une invasion de zombies vue par des enfants et c’est juste délirant, mignon, trash et émouvant.



Y a une grande différence entre être avec une femme et être présent
pour une femme Dave. J’espère que tu grandiras assez un jour pour t’en
rendre compte.



Trash et bonté font finalement bon ménage


C’est un jeu les amis ! La dernière fois que j’ai autant ris et savouré un film de zombies, c’était avec « Shaun Of The Dead ». Little Monsters a un scénario, des dialogues, une bande son, des acteurs et une mise en scène relevant du génie. Au départ, absolument rien ne nous met sur la piste de ce qu’il nous attend. Little Monsters n’a ni l’odeur, ni l’ambiance d’une invasion d’humains à la chair en décomposition et à l’appétit vorace, il est plus tourné vers la comédie romantique de loser. En gros une énième œuvre tout ce qu’il y a de plus banal. L’histoire d’épidémie et d’arrivée des premiers groupes de morts vivants arrivera soudainement, sans que ni ses personnages, ni le spectateur ne s’y attendent. La comédie de loser est retournée. Du génie je vous dis. Et encore, nous sommes loin de tout ce que ce film a à nous proposer.


Qu’on se le dise, Little Monsters ne révolutionne rien, c’est un petit film à petit budget assumant juste ce qu'il est: une cour de récréation où les adultes affrontent en cachette des zombies tout en évitant de montrer ses horreurs aux enfants. Quand Dave et Mademoiselle Caroline n’ont d’autre choix que de repousser leurs assaillants sous les yeux des enfants, on fait ça en chanson, on leur fait croire que c’est un jeu avec des acteurs maquillés. Le pire c’est que c’est tellement bien mis en scène qu’on est comme les gosses, on y voit que du feu.


Sur ce point, Little Monsters peut se vanter. Mais pas que. Là où il s’en sort avec les honneurs, c’est pour son coté profondément humaniste. Tout débute avec Alexander England, le héros principal, capable de passer d'un loser grossier, égoïste, colérique et détestable à un personnage attachant montrant une facette un peu plus positive de sa personnalité grâce à cet évènement pour le moins original. Et ça continue avec une autre héroïne, celle qui constituera avec lui un duo touchant avec également ce groupe d’enfants.



Qui sait ce que « imprévisible » veut dire ?



Au milieu de ce futur massacre, un ange vêtu d’une robe jaune descendu du ciel, un ange portant le doux nom de Lupita Nyong’o. D’une maitresse pleine de douceur, protectrice et bienveillante. En toute logique, tout individu face à des zombies serait dépassé par la situation. Pas Mademoiselle Caroline certes dans ce cas là mais reprenant vite ses esprits, tout en se découvrant une force et un courage qu'elle ne pensait pas avoir. Terminé la gentille et douce maitresse ne se séparant jamais de son ukulélé. Elle se transforme en véritable guerrière pleine de ressources puis, une fois le travail terminé, troque son expression bad ass et nerveuse contre son plus beau sourire à ses élèves, le tout en chanson avec son ukulélé pour détendre l’atmosphère et SE détendre. Lupita Nyong'o n’a pas besoin de nous prouver qu’elle est une grande actrice, son talent, elle l’a déjà confirmé avec « 12 Years a Slave » et « Us ».


La nuance entre les deux visions de cette femme combinant hilarité et subtilité fait des ravages. Il faut la voir manier la pelle pour décapiter des zombies et tant pis pour sa belle robe jaune. Le personnage arrive en prime à être touchant, même Josh Gad interprétant Teddy Mcgiggle, excentrique animateur vedette des enfants ne tardant pas à montrer un visage sombre et réaliste bien loin de son caractère jovial et innocent comme le sont les enfants (doublé en France par l’irrésistible Donald Reignoux toujours aussi parfait). C'est ça Little Monsters. Un film capable de nous faire passer par diverses émotions sans choquer, sans nous embrouiller. Décalé, touchant, romantique, trash et défoulant.



Je n’ai aucune idée de ce que l’on va devoir affronter ici mais ma
seule responsabilité est de garantir la sécurité de ses enfants. Tu
vois s’ils sont mis en danger par qui que ce soit à l’extérieur ou à
l’intérieur de cette boutique de souvenirs, mon boulot est supprimer
ce danger. Je ne vais pas supporter que mes enfants soient traumatisés
par quelqu’un qui leur dit qu’un zombie va les dévorer vivant. Alors
tu vois, pour le moment, ces enfants croient jouer à un jeu qu’ils
aiment. Amusant et inoffensif. Alors tu change cette vilaine grimace
où je te promets que je vais te trainer dehors pas ton STUPIDE nœud
pap et te regarder te faire mettre en petits morceaux. Je me suis bien
expliqué ?



Au final, vous l’aurez donc compris, Little Monsters va au delà du film de zombies lambda, capable de passer d’hilarant à trash puis touchant. Par l’intermédiaire de son histoire et de son personnage de Mademoiselle Caroline, il offre une véritable lettre d'amour aux maitres et maitresses veillant chaque jour à la sécurité de ses enfants tout en leur inculquant le respect d’autrui. Si vous voulez voir un film de zombie comique sortant de l’ordinaire, si vous êtes comme moi fan inconditionnel de Shaun Of The Dead et de son humour subtil, ne passez pas à coté de cet ovni.

Jay77
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Créée

le 8 mars 2020

Critique lue 126 fois

Jay77

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