Wolverine Declawed

Il m'a fallu un peu de temps pour digérer ce film et pouvoir écrire ce commentaire.
Je prends généralement mon temps et écrit rarement à chaud mais là, j'ai bien attendu 3 semaines.
Parce que j'ai été déstabilisée par le film dans le mauvais sens. C'est à dire que je n'ai pas su du tout qu'en penser, si j'avais aimé ou pas, si c'était bon ou pas. Rien.

Et en effet, j'ai traversé le film avec indifférence. Moi qui ai toujours suivi Logan avec plus d'intérêt que tous les autres X Men (et pas uniquement parce que c'est Hugh Jackman), je me suis sentie déconnectée de mon personnage préféré.

Formellement, le film, s'il n'est pas exempt de défauts (les montages trop cut, c'est épuisant), a beaucoup de cachet. Une ambiance post-apocalyptique / western qui n'est pas pour me déplaire et qui convient bien au personnage par sa rudesse.
Le casting est bien sûr impeccable et voit Jackman toujours plus explorer ce personnage qu'il incarne si parfaitement ainsi que Patrick Stewart qui campe un Charles Xavier inhabituel et déroutant mais de façon magistrale.
Malheureusement, ce sont les 2 seuls qui m'aient marqués. La toute jeune fille qui les rejoint, si elle est pleine d'intensité, manque de subtilité et, je l'avoue, a fini par me taper sur le système. Les méchants sont génériques et trop nombreux. Cette menace diffuse manque de menace justement. La poursuite est intense mais les opposants sont oubliables. A tel point que quand Richard E Grant réapparait à la fin du film, je l'avais déjà effacé.

Ce qui m'a le plus mis en déroute, c'est le saut dans le temps.
Ce n'est pourtant pas comme si on était pas habitués avec cette saga qui part dans tous les sens et pourrit régulièrement sa timeline.
Mais là, nous voilà en 2029, Logan est encore et toujours tourmenté par le passé et Xavier perd la boule. Mais qu'est-il arrivé? Plusieurs mentions à des évènements tragiques qui ont provoqué la disparition des autres mutants sont faites mais on ne sait jamais réellement ce qu'il s'est passé.
La dernière fois que nous avons vu nos héros, ils avaient effacé l'opus de Bratt Ratner, empêché l'éradication future des mutants et le soleil brillait, même pour Logan. Et sans tambour ni trompette, voilà notre Logan seul, les pouvoirs au bout du rouleau et on ne nous explique rien (ou alors j'ai loupé un truc, dites le moi)
Personnellement, je suis frustrée de ce silence (qui sera peut être rempli plus tard mais à quoi bon) et mon esprit s'est plus attaché à questioner ce passé invisible qu'à suivre cette petite famille recomposé dans leur road trip vers la mort.

D'autre part, côté péripéties et scénario, on est dans le minimum syndical et les évènements qui jalonnent le voyage ne sont pas sans rappeler ce qu'il se passe dans "Wolverine : Origins", avec la fuite, les manipulations génétiques, la famille gentille au milieu de nulle part et au destin donc déjà écrit.
Les scènes d'actions sont musclées mais pas si violentes que je ne m'y attendais, si on met de côté qu'une gamine de 12 ans tue des gens de manière assez sauvage.
Trop sauvage? J'en ai peur. Certes, je comprends sa situation mais son mutisme n'aide pas à s'attacher à la gamine

Ce qui est intéressant, vraiment intéressant, c'est Logan et sa relation avec Charles.
Logan qui est usé jusqu'à la trame et au bord du suicide et qui se dévoue corps et âme à protéger Charles. Une véritable relation père/fils qui donne relief aux films précédents qui effleuraient ce fait mais ne le faisait jamais aboutir. Logan et Charles sont une famille.
Caliban, interprété par l'excellent Stephen Merchant, reste en périphérie et n'est qu'un outil de la narration.
Leur relation est belle et profonde et très bien interprétée et je les aurais suivi au bout du monde ou même nulle part. Leurs échanges sont à la fois beaux et drôles, terribles et touchants.

La fin est très brouillonne et Logan se sépare du groupe final pour créer un rebondissement un peu pauvre. Cependant, le dernier combat de Logan, qui est aussi contre lui même (wink wink), est primal et donne toute la mesure de Logan : courage, ténacité et dévouement.

La dernière image dit tout : il est un X Men. Lui qui y a toujours été à reculons est un X Men.

Voilà, je n'ai ni détesté, ni adoré ce film. Il aurait pu être bien meilleur mais il ne fait pas non plus d'erreurs grossières.
En reste une sortie magistrale de Jackman et Stewart qu'on ne pourra pas leur enlever.