Quand j’étais gosse et que je regardais les X-Men, je trouvais ça cool. Y avait de l’action, plein de mecs avec des superpouvoirs et les effets spéciaux étaient vraiment surprenants. Mais le truc le plus cool dans ces films, c’était quand même Wolverine.
Avec le temps, je me suis rendu compte que cette saga, en plus d’être ultra cool, était aussi extrêmement intelligente et abordait une multitude de thématiques, et ce, à (presque) chaque épisode. On parle de la différence des autres, l’exclusion, l’isolation, le racisme, la guerre, l’idéologie, la croyance et un tas d’autres trucs qui font de X-Men, une des meilleures sagas de superhéros.
Mais Wolverine, lui, a eu droit à deux films. « Origins Wolverine » (sympathique mais doté d’un scénario tout bonnement catastrophique), et « Le Combat de l’Immortel », regardable mais là encore, très vide au niveau du scénario (malgré quelques bonnes idées, notamment une éventuelle mortalité à notre héros en adamantium). En gros, les deux films Wolverine sont regardables, mais juste parce qu’ils sont cool et que ce sont des films d’action à gros budget plutôt spectaculaires.
Soudain, est apparu la bande annonce de ce Logan. Ça prévoyait quelque chose de sombre, de torturé, de triste, violent. Ça avait l’air mature et ça assumait (allant jusqu’à accepter la classification R aux USA).
J’avais attendu Logan comme le messie de la saga X-Men, le film qui allait enfin se focaliser sur Wolverine, sur la personne, quelque chose de dur mais grandiose. Le film qui allait aboutir l’odyssée de ce personnage qui n’attendait qu’une chose : une fin.
J’étais allé voir ce film pour ça, et c’est exactement ce que j’ai eu.
Enfin, un Wolverine violent. On avait déjà aperçu du sang dans « Le Combat de l’Immortel », mais encore une fois, c’était simplement pour rendre le film plus cool. Cette fois-ci, la violence cherche à renforcer la détresse du personnage, et surtout, symbolise le monde dans lequel il vit : cruel et impitoyable.
Ainsi, Logan débute avec un Wolverine vieux et fatigué, dans un monde où les Mutants n’existent plus. Il s’occupe de Charles Xavier très faible, et sombre petit à petit dans l’alcool et la dépression. Et découvrir un Wolverine aussi perdu, c’était totalement nouveau. Voir un personnage qui jusque-là se contentait de se la jouer cool être complètement paumé et en détresse total, ça réinvente totalement la vision qu’on a de lui.
Bref, le ton a radicalement changé et on se retrouve face à un thriller noir et mature loin du film de superhéros banal comme on en voit de plus en plus souvent.
Et puis le film est vulgaire. Charles Xavier dit des injures, il insulte Wolverine. Ça pourrait paraître impensable, mais c’est bien fait et ça fait un peu sourire (avec quelques autres petites blagues).
Et enfin on a un film Wolverine qui aborde des thématiques propres à la saga X-Men. C’est ce qui manquait vachement avec les deux précédents films, c’est qu’à aucun moment il n’abordait des thèmes, et jamais il ne faisait évoluer le personnage. Ça en devenait désespérant quand on voit le potentiel de ce genre de protagoniste. Cette fois-ci, on parle du contrôle de la pensée et ce, dès la jeunesse, on parle de liberté, de mort et de suicide. Et surtout, on aborde le thème de la paternité, et ça colle parfaitement au personnage et le ton du film !
Au début, Wolverine est seul, perdu. Il n’a pas beaucoup d’interactions avec d’autres protagonistes (servant surtout à insister sur son malheur). Arrivé à un certain stade du film, les liens entre personnages sont de plus en plus mis en avant. De cette manière, la relation entre lui et la gamine (Laura) tient presque à une relation père/fille impossible. Le personnage de Laura suit aussi une évolution visible et cohérente (mais vous en dire plus reviendrait à spoiler donc chut).
Et mine de rien, les combats sont quand même ultra efficaces, même s’ils ne sont pas au centre du film. Y a vraiment un gros travail de mise en scène pour mettre en avant la bestialité de Wolverine et de Laura (les rapprochant petit à petit par la même occasion jusqu’à l’affrontement final). Et puis c’est violent. Enfin un Wolverine où ses griffes sont tâchées de sang quand il tue quelqu’un. Qu’est-ce que ça décrédibilisait les scènes de combats dans les précédents films (coucou Origins Wolverinequi n’essayait même pas de rendre ça discret).
Donc dans l’ensemble, Logan, c’est un film de dingue qui se rapproche plus d’un film de superhéros à la Dark Knight ou Watchmen. C’est-à-dire qu’on cherche à réinventer le genre en brisant les codes et en instaurant une ambiance sombre mais réaliste. Cette impression d’être devant autre chose qu’un film de superhéros m’a donné une entière satisfaction.
Et j’en viens à la chose qui m’a le plus marqué dans mon visionnage…
J’ai pleuré.
Rares sont les moments où des larmes viennent envahir peu à peu mon œil et tomber dangereusement sur mes joues devant un film, mais Logan l’a fait. J’ai connu Wolverine dès ma plus tendre enfance. Et voir Logan a été comme le dénouement d’une relation avec ce personnage. Le film est intimiste et émotionnellement puissant. Il se rapproche au plus près de la personnalité de Wolverine, du bon comme du mauvais. Et être si proche d’un personnage de fiction, ça m’était rarement arrivé et quand est venu le dénouement final, j’ai pleuré.
Je vais vous dire combien de films m’ont fait pleurer : avec Logan, ça fait sept.
Bref, allez voir Logan, c’est un chef d’œuvre.

James-Betaman
10

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le 12 mars 2017

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James-Betaman

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