Montrer les crocs

Wolverine n'avait jamais été mieux traité que dans la saga initiale X-men, sans pour autant parcourir la complexité du personnage des comics. Et ce ne sont pas les deux centrics sur le personnage, dispensables, voir à oublier, qui en auront fait le tour. Voici donc la conclusion du cycle avec Logan, et James Mangold signe là une petite pépite de super-héro, digne d'un western crépusculaire. On pense souvent à Impitoyable, tant dans sa construction que dans l'approche fataliste de personnages dépassés par leur temps.
Les mutants ne sont plus, seule une réduite légion tente de survivre anonymement, quand soudain surgit une fillette en forme de rédemption...
En se confinant à Xavier et Logan, et en les rendant plus humain que jamais, le réalisateur sert son propos et peut creuser leur introspections respectives. Tous les deux sont formidables dans un buddy-movie à la complicité jamais démentie. S'en est drôle et terriblement déchirant.
Nos mutants sont vieux et fatigués, désormais harcelé par la société humaine qui a reprit ses droits, et pourtant, ils nous resservent encore de grands moments de bravoure, qui n'édulcorent jamais la sauvagerie bestiale de Wolverine. Ainsi, la séquence revisitant le bullet-time est furieusement haletante.
Cette course poursuite trouve son épitaphe émouvante, comme un passage de témoin pour une nouvelle génération de films, tout l'inverse de la saga tape-à-l'oeil Avengers, et se rapprochant des Batman de Nolan. De bonne bases avec Logan pour la suite donc.