L'homme des vallées perdues

Mangold aime les westerns. Après un remake plutôt réussi de 3h10 pour Yuma, voici qu'il signe un hommage à Shane, en français l'Homme des Vallées Perdues, avec Alan Ladd.

On retrouve dans le film, ce qu'il reste des derniers mutants, en complète déprime, vieillissants, fatigués, et très loin de leur niveau de forme affiché dans les opus précédents. En cela, on pourrait y trouver un parallèle avec Impitoyable, d'Eastwood, énième (mais réussi) western crépusculaire, censé mettre fin au genre, qui ressuscite encore et encore. Comme Wolverine ?

Un bon film, c'est avant tout une histoire. Ici c'est pas génial, et je parle de la trame. Mais Mangold, a réussi à écrire des personnages, avec de la consistance (chose qui manque souvent dans la saga X-men, qui a plutôt préféré privilégier action et FX) et cela est certainement le point fort du film.

Attention spoiler.

Les X-men c'est une famille. Or malgré le tout premier X-Men de Singer, le préquel, X-Men, le commencement, de Vaughn, personne avant Mangold avait réussi à bien décrire cet aspect là. Ici on a trois générations (un grand-père, un père et une fille) qui sont carrément crédibles. Les relations entre les trois sont profondes, compliquées, et belles. C'est la première fois qu'on peut définir clairement l'état mental de Logan, ou Xavier à ce stade de leur vie, quand Singer l'esquissait dans le premier volet.

SHANE

Un extrait à la télévision que regarde Charles et Laura, et l'élégie finale. Mangold rend donc un hommage à Shane, un magnifique western, où Jack Palance était un bad guy terrifiant. Or, ici le bad guy n'est autre que la copie conforme de Wolverine avec une différence majeure, l'absence de conscience. Oubliez donc ce X-24, le méchant n'est autre que Wolverine lui-même. Mangold l'aide à faire son examen de conscience, et c'est la première référence à Shane. Un ancien tueur, qui a commis des actes horribles, qui cherche à disparaître et oublier son sombre passé.
La famille d'éleveurs de chevaux renvoie à la famille que Shane défend.
Le titre, Logan. Un prénom. Shane, le parallèle est évident jusque dans ce titre.
Et enfin (et surtout), le déchaînement de violence. Shane est connu pour cette violence, aveugle, soudaine, totale, que l'on retrouve, c'est peu de le dire, dans Logan.

SPOILER 2

Voilà, plus qu'une critique, je voulais aussi parler de Shane, un film qui doit être vu, et aussi remercier Mangold pour l'écriture des personnages. On avait eu X-Men le commencement, avec une vraie intrigue, X-Men comme blockbuster de qualité, on a désormais un troisième film, Logan, qui émerge de la médiocrité générale des films consacrés au X-Men pour ses personnages, son ambiance et sa violence sans complaisance.