Avec ce film Guillermo Arriaga passe à la réalisation. Force est de constaté que c'est surtout son talent de scénariste surdoué qui tient ce film fort et âpre, en dehors des intrigues plus conventionnelles du cinéma américain d'aujourd'hui, plus que son talent de cinéaste qui ressort. Sa mise en scène s'avère très classique, donc honnête, mais s'avère un très bon directeur d'acteur. Pour ceux qui ne connaissent pas son travail de scénariste sur les films d'Alejandro Gonzales Inarritu (Amours Chiennes, 21 grammes et Babel), la complexité apparente de la superposition d'intrigues, n'ayant pas de liens en apparence, peu s'avérer rébarbative et lente dans la première partie du film. Mais cette exercice de style dont il est l'habile représentant de génie, est ici tout aussi fort que dans son travail avec Inarritu. Il faut attendre et laisser Arriaga nous amener peu à peu à la convergence de ses trois intigues, s'avérant avoir toutes un point d'origine identique. Le jeu des trois actrices principales en est le point d'orgue: Charlize Theron joue avec sobriété et émotion retenue, nous rendant son jeu profond humainement, Kim Basinger, n'hésite pas, la cinquantaine passé, à se confronter à un beau personnage casse-gueule répondant à ces rôles sulfureux passés, révélant un talent dramatique trop souvent mal exploité mais ici rendu avec force, comme dans LA Confidential et Jennifer Lawrence n'est pas en reste à côté de ses deux aînées, tout aussi forte et émouvante que ces dernières.
C'est un film de femmes, où les hommes ont aussi leur partition à jouer, même en second plan, mais bien présents et bien campés par les acteurs. Le cheminement psychologique de leur personnage est tout aussi fouillé que leur partenaire féminine.
Pour conclure, je dirais qu'Inarritu doit beaucoup à Arriaga et pas l'inverse, ce qui n'enlève en rien à son talent de metteur en scène.

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