Loin de la terre brûlée, plus justement renommé Terre brûlée en DVD, bien que ce ne soit encore pas vraiment la résonance juste et guerrière de cette expression. Ce n'est pas un hasard si en VO le film se nomme The burning plain, et non "Scorched earth" qui est la véritable traduction de "terre brûlée". Au premier degré cependant, sans faire cas de l'expression courante, c'est un bon titre.
Car à l'inverse de ce qu'affirme le réalisateur dans l'interview, le film joue beaucoup sur les effets de chaleur, de brûlure, de chauffage, et de notion d'enfer, plus qu'avec les 3 autres éléments. (eau, terre, air) De multiples références au feu sont disséminés dans les scènes, jusqu'à la cigarette qui n'a a priori rien à faire dans un tel film d'art & essai.
Le film se déroule comme un puzzle : des scènes sans rapport s'y déroulent de manière fluide, mais qui ont leur impact propre ; il m'a fallu un certain temps avant de me rendre compte qu'elles n'avaient aucun lien entre elles (il n'y a aucun effet de transition) à première vue, lien qu'il reviendra au spectateur d'établir, happé par ce mini-jeu des ressemblances.
Une fois les scènes remises dans le bon ordre, l'émotion nous touche de plein fouet, on comprend cette mère qui éprouve de l'attachement pour une photo de son bébé abandonné, on comprend son remord (ou plutôt ses remords), ses errements, sa détresse. On se met, après cette mini-enquête, à éprouver de l'empathie pour chaque personnage, malgré leurs travers.
Un film qui m'a beaucoup ému.