1 fois Cécile Cassard

Lola est le cinquième film de Jacques Demy que je découvre. En l'occurrence, il est son tout premier long métrage, tourné au tout début des années soixante. Roland, beau jeune homme désoeuvré, traîne sa nonchalance dans Nantes lorsqu'il croise Cécile, son béguin de jeunesse. Il tombe à nouveau sous le charme pétillant, malgré une évidente mélancolie, de celle qui danse maintenant dans un cabaret sous le pseudonyme de Lola. Sans totalement y croire, elle attend fébrilement le retour de Michel, l'amour de sa vie disparu de la circulation avant la naissance de leur fils. S'ensuit une sorte de chassé-croisé dynamique dans les rues de Nantes, les personnages secondaires prenant une place non négligeable : un marin américain insouciant, une mère ancienne danseuse et sa fille qui le sera peut-être un jour, deux femmes travaillant dans un café et le même l'espéré Michel.
Lola, en tant que personnage et en tant que film, doit beaucoup à Anouk Aimée. A mon sens, elle interprète remarquablement bien une jeune femme qui se plonge dans la gaité et la légèreté pour tenter d'échapper à l'angoisse de l'avenir qui l'étreint. Elle minaude parfois un peu (beaucoup) trop , ce qui est agaçant, mais c'était probablement à la fois la volonté du réalisateur et la manière plus théâtrale de jouer de l'époque. Marc Michel, de son côté, est attachant et crédible en amoureux éconduit.
J'imaginais un film davantage chanté sans atteindre évidemment les sommets de certains des films suivants de Jacques Demy. Seul le titre marquant Chanson de Lola interprété par Anouk Aimée agrémente une scène à la Marlène Dietrich tandis que la bande son de Michel Legrand inonde agréablement un film qui semble avoir marqué son époque.