Le futur revient vous hanter.

Il est des films dont on entend parler et qui ne se révèlent pas, mais alors pas du tout, être ce que l’on vous a vendu. Looper en est un des plus beaux exemples. La bande annonce nous promettait un énième blockbuster décérébré avec Bruce Willis, à la simple différence que celui-ci possède un pitch pour le moins intéressant (Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les "Loopers") les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que lui-même, avec 20 ans de plus – pitch pris sur Allociné). En fait Looper est une petite pépite de sci-fi qui risque bien de vous surprendre.
Bon, le film ne se déroule pas vraiment à notre époque, l’action prenant place en 2044, dans un futur pas si « science-fictionnesque », pas de voiture volante, de pistolet laser, etc. Le film se veut crédible et arrive à créer un scénario pour le moins original, à mi-chemin entre Akira et Terminator (premier du nom).
En même pas 2 heures, Looper développe un univers riche avec des personnages bien écrits et joués (mention spéciale à Joseph Gordon Levitt qui fait souvent illusion en « Bruce Willis jeune »). Le scénario est assez impressionnant de clarté et de cohérence, ce qui est rare dans les films de science-fiction « sérieux » touchant à l’épineux sujet du voyage dans le temps.
Mélangeant habilement blockbuster et film d’auteur, Looper est, à mon avis, le genre de film qu’on n’attend pas et qui, donc, surprend et redonne un second souffle à la science fiction à l’image de l’Armée des douze singes ou Les fils de l’homme .