Richard Curtis est anglais. Richard Curtis est scénariste (4 mariages et un enterrement), producteur (good morning englans) et réalisateur donc (Love actually). Richard Curtis fait dans le sentiment, dans la comédie matinée de mélo et parfois de scène parfaitement wtf qui pimentent ses films. Or, il est très, très difficile de ne pas verser dans le ridicule sur ce créneau. Les grands artisant de la comédie romantique (ou pas) sont rares, et il en fait partie.
Love actually a sa place dans les très bons moment de sa filmographie.
Pourtant la recette est souvent la même : film plus ou moins choral, quelques passages à regarder kleenex en main et d'autres, plus nombreux où l'on rit de bon coeur, le tout servi par un casting à toute épreuve.
Ici, les ingrédients se marient bien et l'on passe un bon moment avec qui plus est certains de mes acteurs préférés : Billy Bob Thornton est parfait en président américain, et le couple Emma Thompson / Alan Rickman tient le haut du pavé entre cabotinage et misère affective ; Bill Nighy est quant à lui égal à lui même, en plein retour d'acide rock.
On est d'accord, ses talents de metteur en scène sont limités, et le film ne bouleversera la vie d'aucun d'entre nous, mais il n'empêche que dans le genre, on est dans le haut du panier. Les personnages sont touchants (Emma Thompson), débiles (Colin, l'anglais qui s'exile au paradis du sexe) ou simplement amusants (Hugh Grant, Prime minister de qualité) et l'histoire navigue assez aisément entre les différents destins qui se croisent.
On sort de la séance content, convaincu d'avoir vu un film mineur, mais pleinement réussi, bourré de personnages un peu archétypaux de l'upper class londonienne pour la grande majorité d'entre eux, mais finalement suffisamment bien étoffés pour qu'on s'y attache et qu'on se réjouisse de leur bonheur, qu'on s'attriste de leurs mésaventures.
Moins fort dans la comédie et le tragique que 4 mariage et un enterrement qui reste une pièce de maitre d'après moi, mais malgré tout un divertissement de grande qualité, dans une catégorie que le cinéma français semble aujourd'hui avoir d'énormes qualités à remplir.
Et puis, ça me prouve finalement que moi aussi j'ai un cœur de midinette qui bat sous une épaisse carapace de grand cynique.