La question à propos de Love Actually n'est pas de savoir si c'est un bon film ou non. Love Actually, tu le regardes un peu avant Noël pour passer un bon moment et pour te mettre dans une ambiance "Santa & Snow", en espérant tout de même que :
- ta mère ne meure pas juste avant
- la fille de tes rêves n'épouse pas ton meilleur ami
- ton come back en tant que rock-star ne fasse pas un flop
- ton mari ne te trompe pas.
Et, à moins d'être fondamentalement allergique à toute comédie romantique, ça marche.
Parce que Love Actually n'est pas dépourvu de défauts (bons sentiments, bonjour!) mais il s'agit de péchés mignons plutôt que de tares. Si on est conscient des risques inhérents au genre, le film tient ses promesse, à moins d'en attendre beaucoup, car ce serait à tort. En effet, Love Actually est une comédie romantique, et en tant que ne devrait pas susciter un horizon d'attente phénoménal, plutôt l'envie de le voir ou de le revoir "juste comme ça". A partir de là, Love Actually ne peut pas vraiment décevoir, sauf si un imbécile te l'a vanté en te vendant du rêve et en t'en faisant le film du siècle alors que, ben... c'est juste Love Actually quoi.
Pour ne pas décevoir, donc, Love Actually se dote de bons acteurs - je pense notamment à Alan Rickman et à Bill Nighy, mais pas seulement - ainsi que d'une illustration musicale irréprochable. Mais l'un de ses atouts, c'est aussi le choix scénaristique de développer plusieurs intrigues. Beaucoup n'auraient exploité qu'une (ou deux) de ces pistes ou bien se seraient mis en quatre pour relier les différentes intrigues à tout prix en mode Plus Belle la Vie, en nous apprenant à la fin que le gamin blondinet qui devient batteur est en fait l'enfant naturel du Premier Ministre, ou je ne sais quoi d'autre. Ici au contraire, le scénario fait preuve d'une certaine humilité et se contente de juxtaposer et d'entrecroiser les différentes histoires. Par conséquent, si une intrigue lasse, on n'a pas à la subir trop longtemps, et celles qui sont plus digestes n'ont pas le temps de flétrir à force de longueurs ou d'insistance.
Le résultat est que, de mon côté, j'en suis sortie avec le sourire aux lèvres. Et ça m'étonnerait que ceux qui prétendent le contraire n'y mettent peut-être pas un chouïa, un tantinet de mauvaise foi.