Love and Mercy retrace l’histoire incroyable de Brian Wilson, chanteur, musicien, producteur et compositeur du célèbre groupe Les Beach Boys. On y découvre le génie de la musique dans deux périodes différentes de sa vie, exposées en parallèle: les 1960s (l’envolée du groupe et les débuts de la maladie de Wilson) et les 1980s (l’isolement et la rencontre providentielle avec une femme).
Rien à redire à ce biopic esthétiquement réussi. Le casting est bon, très bon (trop bon?): Paul Dano confirme son talent; on est content de retrouver John Cusack, qui se fait rare à l’écran, et Elizabeth Banks se montre une fois de plus impeccable; quant au caméléon Paul Giamatti, il fait ici frémir d’angoisse.
Cependant, tu connais ma méfiance vis-à-vis des biopics. Hollywood traverse une drôle d’époque: on n’y fait plus que des films de super-héros ou des biopics. Les scénaristes sont-ils à ce point en panne d’inspiration qu’il faille à tout prix puiser dans les comic books ou les true stories? Une histoire vraie est-elle gage d’une BONNE histoire?
Le problème avec les biopics, c’est que l’aspect didactique (au moins, Love and Mercy échappe à une certaine linéarité laborieuse, c’est déjà ça) qui empèse le propos ainsi que la frontière fiction/non-fiction habilement brouillée finissent par avoir raison de l’empathie du spectateur envers les personnages. On ne nous raconte plus des histoires auxquelles chacun peut s’identifier car on y appose des noms célèbres qui créent une distance intrinsèquement induite par l’étiquette biographie en image. A cette mode peu inspirée, je préfère la franchise d’un documentaire.