Critique initialement publiée sur CloneWeb.net


Greg Berlanti est l’un des producteurs les plus en vogue aux USA. Il a la charge de gérer toutes les séries super-héroïques DC Comics du moment, d’Arrow au reboot de Sabrina en passant par Supergirl et Riverdale. Et de temps en temps, il passe derrière une caméra pour un long métrage comme en 2010 avec Life as We Know It. Aujourd’hui il revient avec ” Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens” de Becky Albertalli, un bouquin paru en 2015 et désormais un film important.


“Love, Simon” raconte l’histoire d’une bande d’adolescents dans une banlieue de grande ville américaine. Ils ont leurs habitudes, vont au même bahut, se cachent des choses, sortent ensemble, montent un spectacle de fin d’année et tout ce que vous pouvez imaginer sur la jeunesse des années 2010. Tout pourrait être très lambda mais la particularité du film vient du personnage de Simon : il est gay, et personne n’est au courant. Alors quand un lycéen comme lui poste un message sur un site Internet, ils se mettent à échanger de manière anonyme.


En fait, Love Simon pourrait être un teen drama comme tout un tas d’autres. Tout le monde est beau, tout le monde vit dans des pavillons joliment décorés et la vie semble aisée. Même le casting veut souligner cet aspect classique, avec Jennifer Garner dans un rôle rappelant celui qu’elle tenait dans Juno ou encore la caution teen du moment, Katherine Langford de 13 Reasons Why. On pense Nos Etoiles Contraires, au Monde de Charlie avec Emma Watson ou à Paper Towns sorti en 2015. La bande originale est pop, les jeunes écoutent des vinyles, ont de grandes chambres et pensent à s’inscrire dans des facs prestigieuses.


Et tout cela pourrait se contenter d’être mignon, sympathique et drôle, c’est qu’est d’ailleurs Love Simon, aidé par des personnages secondaires gentils et une réalisation soignée. Mais le film de Greg Berlanti est intéressant pour autre chose : c’est le premier film traitant ouvertement de l’homosexualité produit par un grand studio et visant tous les publics. Évidemment, le cinéma gay n’en est pas à son coup d’essai mais il y a ici une vraie volonté de normaliser les choses, de montrer sur la forme qu’une romance peut-être homosexuelle sans être différente.


Ce n’est pas pour autant que sur le fond ce sera simple pour le personnage, qui tombe amoureux grâce à des échanges épistolaires mais qui doit affronter un quotidien peu évident. Que vont dire ses parents ? Ses collègues de classe ? Ses amis ? Et qui est le garçon mystérieux avec qui il échange ? Rien n’est simple pour lui et peut-être vous retrouverez-vous dans Simon tant le sujet du coming-out est compliqué pour tout le monde et fait toujours verser quelques larmes.


Love Simon n’est pas un grand film mais c’est un film important. Le distributeur français l’a d’ailleurs bien compris, sortant le long métrage bien après les Etats Unis mais multipliant les avant-premières, parfois gratuites. C’est la première étape vers un cinéma où les héros et héroïnes non seulement de teen dramas mais aussi de tous les genres de pourront être hétéros ou gays sans qu’on fasse la différence, comme si tout était normal. Un peu comme le monde vers lequel on espère aller petit à petit, où il n’y aura plus de différences mais seulement de l’amour.

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le 25 juin 2018

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