J'ai beau avoir regardé ce film plusieurs fois, tenté d'y trouver un message, mais je joue de malchance à chaque fois. Les seuls passages offrant un terrain à la réflexion (les conversations au calme entre jeunes) sont hélas trop courtes, et même si la mise en scène est très bien soignée, avec une bande originale que j'ai beaucoup apprécié, je suis resté sur ma faim.
Mais, franchement, quel intérêt de citer en épilogue l'article 35 de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1793 : "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs" ?
Entre les cabines téléphoniques fracturées, les voitures brulées au cocktail Molotov, les supermarchés cambriolés, les règlements de compte à l'école ou dans la rue qui sont malheureusement une réalité, de quels droits du peuple parle-t-on, et que viole le gouvernement ? Deux ans plus tôt, Matthieu Kassovitz avait avec "La Haine" traité avec plus de force le problème des violences dans les banlieues. Thomas Gilou, aussi en 1995, s'était tout autant distingué avec son poignant "Raï".
Ce film a cependant de très bonnes qualités, mais vire hélas au parti pris, ce qui a pour conséquence une rhétorique qui finit par tourner à vide, à l'image de la situation qui demeure au final insoluble. Dommage.