My week with Marilyn retrace le tournage mouvementé du film de Laurence Olivier, « Le Prince et la danseuse ». Cet épisode de sa carrière est raconté à travers les yeux d'un jeune anglais, 3ème assistant de l'illustre comédien lors du tournage.

Ainsi, My Week with Marilyn est une fable.
Elle raconte l'histoire d'une fée qui multiplie les tours de magie et envoûte tous ceux qu'elle croise sur son passage. Cette fée, c'est Marilyn Monroe. Mais son monde imaginaire est loin d'être aussi innocent que celui de Peter Pan. La Star aux multiples amants, connue pour ses excès en tous genres (alcool, amphétamines, calmants) n'a jamais réussi à sortir de son personnage. Ceci contribue encore aujourd'hui à en faire un mythe.

Le « mystère Marylin » vient de notre incapacité à définir qui elle était. L'aura de la Star la suit partout. Sa vie privée est publique de sorte que même ses élans de spontanéité sont une mise en scène.
Marilyn Monroe ne fait rien comme les autres: elle rêve de goûter une enfance dont elle a été privée mais c'est paradoxalement à Eton qu'elle se réfugie lorsqu'elle décide de faire l'école buissonnière!
En réalité la vraie nature de Marilyn ne se révèle que face à la caméra. Car comme le souligne Laurence Olivier dans le film, le « mystère Marylin » c'est avant tout son talent.
Marylin n'a pas à travailler à devenir une actrice, elle EST une actrice.
La Star capture l'objectif de sorte que le seul obstacle vient du texte. Ceci explique l'ambiance délétère du tournage et sa confrontation brutale avec Laurence Olivier, comédien à l'ancienne, attaché au phrasé et à la mise en scène, qui rejette en bloc la méthode imposé à l'Actor studio.

Marylin est unique. Elle incarne le sacre du nouvel Hollywood. C'est une star comme il n'y en jamais eu. Le personnage prend le pas sur la personne et la seule manière de s'en défaire semble être l'alcool et les somnifères.
Son entourage s'accommode de ce petit manège dont il se rend complice, car plus Marylin fait le buzz, plus elle a du succès, du pouvoir sur les studio, le public et la presse.
Quant à elle, elle se joue de son existence de manière volubile. Le film souligne bien la double facette de l'actrice à jamais demeurée une femme enfant.
Tantôt incarnation du désir, tantôt objet d'empathie; l'image de la femme intouchable bascule parfois vers celle d'une fillette fragile qu'il faudrait protéger.

Face à elle, notre jeune héros passe par toutes les émotions: fasciné puis troublé, intimidé puis intime de l'actrice, il est en réalité difficile de trouver sa place face à celle pour qui le monde est divisé entre ceux qui lui veulent du bien et ses détraqueurs.
Ce duo peu assorti fonctionne très bien. Il le doit au talent de ses interprètes.
Michelle Williams incarne une touchante Marilyn Monroe sans tomber dans un travail de mimétisme cliché et souvent décevant. Quant à Eddie Redmayne, il joue parfaitement l'adulescent maladroit, charmeur naif plein d'illusions et de prétentions.
Coup de chapeau également aux seconds rôles qui contribuent à insuffler au film l'esprit d'une époque.
Kenneth Branagh se mue parfaitement en un Laurence Olivier exaspéré de ne plus être LA vedette sur son propre plateau.
Julia Ormond joue une Vivien Leigh en fin de règne; qui voit avec tristesse et réalisme ses rôles incarnés par une nouvelle génération d'actrices.
Judi Dench elle incarne Dame Sybil Thorndike. Elle représente La grande artiste. Celle qui n'a plus rien à prouver car sa carrière parle d'elle même et lui vaut le respect de ses pairs.

Ainsi, notre jeune conteur franchit les portes d'un monde en mutation.
Le film montre que les acteurs, salariés des studios, étaient déjà à l'époque des produits commerciaux. Mais à la différence d'aujourd'hui, une célébrité était souvent une artiste.
D'ailleurs la projection de fin de tournage fait taire tous les sceptiques: Marylin crève l'écran.
Son talent pardonne en quelques sortes tous ses caprices.

La magie du cinéma opère donc dans ce joli film qui raconte peut être aussi simplement une romance naïve entre une grande star et un futur faiseur d'histoire. De là à dire qu'un autre artiste aurait trouvé sa muse...






C-L
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Créée

le 13 avr. 2012

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