Résolument classique, « My Week with Marilyn » n'en compte pas moins de réelles qualités. D'abord, le fait de ne pas avoir cédé à la tentation du biopic en bonne et due forme, Simon Curtis ayant préféré se focaliser sur le tournage du « Prince et la danseuse », film par ailleurs mineur dans la carrière de la sublime star. Mais aussi le choix de la sobriété : les révélations ont beau être quasiment absentes, le ton adopté séduit, rendant souvent crédible cette romance aussi improbable qu'éphémère. Dommage toutefois qu'à la moitié du récit, ce dernier s'embourbe plusieurs minutes dans une mièvrerie dont on se serait bien passé, affadissant considérablement le pouvoir de séduction qui avait été le sien jusque-là. Rien de catastrophique toutefois, quelques anecdotes croustillantes et une élégante musique venant compenser sans trop de mal cette légère défaillance. Un mot enfin sur l'interprétation : difficile par définition de « remplacer » une actrice unique, peut-être la plus belle et la plus inoubliable de l'Histoire du cinéma. Michelle Williams s'en sort très correctement, sans crever l'écran, sans se montrer bouleversante, mais avec un charme, une sensibilité, une fragilité palpable à quasiment chaque instant. N'oublions pas pour autant Kenneth Branagh, qui, malgré une ressemblance physique assez lointaine avec Laurence Olivier, n'en est pas moins très convaincant, avec en prime le plus beau (et de loin) monologue du film, la plus parfaite définition de ce qu'était la merveilleuse Marilyn. Le résultat est peut-être mineur, cela ne l'empêche donc aucunement d'être touchant et très agréable à regarder : un joli moment dans cette année 2012 franchement atone.