Après le succès inattendu du premier épisode, l'australien George Miller remet le couvert.
Au menu ; toujours du Mel Gibson, une bagnole culte, mais surtout un monde post-apocalyptique.


Car si le premier opus laissait entrevoir la fin d'une espèce civilisée, le deuxième est plus radical : l'aventure se situe après la dévastation du monde suite à une guerre nucléaire planétaire.


Les routes sinueuses et verdoyantes du premier volet sont remplacées par des pistes poussiéreuses et ce qu'il reste de la population s'est transformé en meutes de charognards en quête d'essence.
En effet, même si l'action se situe après l'annihilation d'une partie de la population, l'enjeu reste le même : trouver de quoi nourrir son moteur à explosion.


À ce jeu là, Max semble exceller : il a réussi, depuis l'apocalypse, à pourvoir à ses besoins rudimentaires : avoir une grosse cylindrée, un chien, mais surtout de quoi remplir ses jerricans.
Le héros de cuir s'est bien adapté à son nouveau mode de survie. À la manière d'un zombie, il arpente les plaines désertiques à la recherche du précieux or noir.


Contre toute attente, il va rencontrer une communauté qui exploite un puits de pétrole. Harcelés par de cruels punks amateurs de bondage, les habitants du lieu de forage lui proposent un deal : s'il parvient à trouver un véhicule suffisamment puissant pour tracter l'énorme citerne d'essence, il pourra partir avec autant de carburant que possible. La tâche ne sera pas simple.


Les prémices de ce qui représente un Mad Max étaient déjà bien développées dans le premier opus, mais ici, Miller expose une ambiance encore plus décomplexée.
Les véhicules complètement déjantés n'ont d'égal que le look des néo-bandits, perdu quelque part entre celui de Sid Vicious et d'un sadomasochiste des seventies.


Mieux encore, les courses poursuites théâtralisées, faute de moyens, dans le premier volet laissent ici place à de longs et magnifiques duels vrombissants.
Pas de doute, George Miller a un talent fou, et c'est avec une impeccable maîtrise qu'il arrive à mettre en scène les violentes altercations des fous du volant.


Mad Max 2 est construit en opposition du premier. L'original suivait le combat intérieur de Max pour rester un Homme vertueux. Au contraire, le deuxième volet reprend la thématique classique de l'antihéros-héros malgré lui.
Malheureusement, le jusque-boutisme qui faisait la force du premier n'est plus de rigueur.
Car même après l'apocalypse, certains personnages restent légèrement stéréotypés. La communauté pétrolière, habillée de blanc, ne fait preuve d'aucune cruauté alors qu'au contraire, les punks n'ont aucune limite.
Max lui n'est ni bon ni mauvais. Ces notions lui sont étrangères depuis la mort de sa famille et ce n'est que par intérêt qu'il se lie avec la communauté.


Grâce à une photographie magistrale et au jeu plus mature de Gibson, Miller nous invite au cœur d'un voyage ocre et poussiéreux, d'où il est difficile de sortir indemne.


Par son inventivité et sa sincérité, Mad Max 2 fait partie de ces films instantanément cultes qu'il est toujours bon de (re)voir.
Rien de tel qu'un shot de SP 95 accompagné d'une bonne dose de rock'n'roll.

LouisGarcia2
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le 24 janv. 2018

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Bear Louis

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