Après la claque “Mad Max”, il était difficile de croire que Georges Miller allait pouvoir donner naissance à une suite aussi flamboyante. Et pourtant, “Mad Max 2 : Le Défi”, (titre français) est bel et bien là aujourd’hui, relégué au rang d’œuvre culte depuis que Jeanne Moreau (présidente du Jury), John Boorman ou encore Brian DePalma entre autres, lui ont octroyé - un unanimement mérité - Grand Prix du festival d’Avoriaz 1982 . Le premier volet aussi génial, soit-il, apportait la pierre à l’édifice post-apocalyptique que “Mad Max : Le Défi” allait inventer. Dans un prologue digne des films d’anticipation des années soixante-dix - je pense notamment à “Soleil Vert” de Richard Fleischer - Georges Miller plongeait le spectateur dans une humanité - où du moins ce qu’il en restait - survivante à une Troisième Guerre Mondiale. Dans ce chaos sans nom, nous retrouvons Max Rockatansky (Mel Gibson), ancien flic devenu justicier. Nous l’avions quitté après le massacre de sa femme et de son fils. Il s’est passé bien du temps sur l’asphalte australien et un temps indéfini depuis ces tragiques événements, mais le personnage n’a pas changé. Le monde quant à lui, est devenu un cimetière, un enfer stérile de poussière et de violence dans laquelle l’embryon de civilisation et de loi - incarné par la police routière dans “Mad Max”, n’existe plus aujourd’hui. La quête de justice s’est transformée en errance pour Max, qui essaye tant bien que mal de trouver de l’essence pour continuer sa route. Le monde industriel s’étant effondré avec le conflit, le carburant est devenu la denrée la plus rare. C’est dans ce contexte qu’une poignée de “civilisés” protègent et entretiennent la dernière raffinerie du pays. Dans un décorum de western, une horde d’hystériques en cuir, sortis tout droit du post-apo italien - comme les “Les Guerriers du Bronx”, ou “2072, les mercenaires du futur” - menés par le géant Hummungus, ont décidé de faire le siège de ce “Fort Alamo” futuriste. À force de harceler encore et encore la raffinerie, les défenses commencent à s’affaiblir et les hommes à douter. Par un concours de circonstance, Max le misanthrope, le Robinson volontaire, deviendra un mercenaire au sein de cette petite communauté. Le danger étant dans l’immobilité, les assiégés vont devoir abandonner cette forteresse aussi fragile que convoitée. La fuite en avant vers un utopique Eldorado fera passer “Mad Max 2 : Le Défi”, d’une guerre de positions à une guerre de mouvements. La dernière partie du film se transforme alors en un road-movie ultime prétexte à des courses-poursuites frénétiques où se mêlent fureur humaine et mécanique. À travers une chorégraphie faite de vitesse, de vrombissements, de moments de violence, ou de moments de grâce et d’espoir, Georges Miller nous fait entrevoir le vrai visage de l’humanité !

RAF43
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le 5 sept. 2020

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