Mad Max 2 - Le Défi par LuluCiné

Alors qu'on entre dans une autre sphère, encore plus apocalyptique, où le monde que l'on connaît se détériore petit à petit, ce second volet annonce le tournant de la série Mad Max. Dès le début le film annonce la chute de la planète, gardant le mystère du premier film tout en l'ancrant plus dans une réelle déchéance. Mel Gibson incarne cette fois un personnage beaucoup plus individuel pour sa survie dans cette Australie hostile. Néanmoins les bad boys restent dans une veine punk à crête qui pourraient aujourd'hui en faire sourire plus d'un, mais c'est toute une époque et passer au crible les années 80 ne vous apportera pas de satisfaction, car Mad Max est bien représentatif de cette période parfois ringarde mais aussi bénéfique, oscillant entre scène d'action hallucinante et cliché pour caractériser les personnages.
Pour le retour du héros solitaire il fallait rester dans ce mystère d'un monde changeant, ce que Miller garde pour le bien du spectateur. On retrouve donc l'étendue désertique avec pour seule ligne de mire des groupes isolés qui tentent de survivre, agressifs ou pacifiques.
Si le film date un peu, on accepte d'emblée qu'il soit inscrit dans cette vague punk parfois grotesque, plongeant le spectateur dans une lutte pour la survie où le pétrole est roi, où l'homme n'a plus de limite. Et puis il y a l'action, le spectacle de la machine qui se lance dans un ballet incessant de mécanique mortelle. On apprécie les cascades et la vitesse d'un travail sans présence d'effet spéciaux numériques, redonnant ses lettres de noblesse à un certain cinéma. L'univers de Miller s’accroît, entre un enfant sans parole et les débuts de l'aviation, il pose véritablement son personnage dans un monde qu'on sait sans espoir ; Max semble le seul à redonner vie et courage alors que lui reste sans arrêt dans le retrait et dans la bataille, comme si il savait pertinemment que l'espoir n'était pas pour lui, pas pour ce monde.