Gasoline Crusaders

C'est deux ans après le premier opus de la saga que sort "Mad Max 2" toujours sous la direction de George Miller avec au casting Mel Gibson, Bruce Spence, Mike Preston et Kjell Nilsson. L'histoire se déroule toujours dans un futur plus ou moins proche où les réserves de pétrole sont épuisées et où le chaos règne sur le monde. Max, ancien policier de la route, va se porter aux secours d'une communauté qui gère une raffinerie et qui est constamment assaillie par une bande de pirates motorisés, menée par le seigneur Humungus.

J'ai beaucoup aimé "Mad Max 2", bien plus que le premier car pour moi il rattrape les défauts de son prédécesseur à commencer par son univers. Dès le début, il y a une vraie introduction faite par un narrateur pour nous présenter dans quelle situation le monde se trouve et pourquoi, chose que "Mad Max" n'avait pas fait. Il n'y a plus de pétrole, seuls quelques citernes subsistent. Le monde est un véritable désert où règnent de nombreux conflits (guerres, bombes). Cette introduction, faite à partir d'images d'archives, permet une meilleure immersion dans l'univers. Je préfères le style visuel et l'environnement esthétique proposé par rapport au premier film. Là, je me sens réellement dans un monde post-apocalyptique et je ressens fortement le coté dystopique qui émane de "Mad Max 2". L'ambiance générale se veut plus dangereuse, plus hostile, plus menaçante. On est bien plus dans le domaine de la science-fiction même si le modèle du western est encore une fois très présent, notamment lors de la course-poursuite finale. Il y a une évolution de l'univers qui est une bonne transition entre le premier et le troisième film de la saga où le ton est plus sérieux tout en gardant le côté kitsch présent dans le premier opus.

Concernant la mise en scène, je n'ai pas beaucoup de choses à dire si ce n'est qu'elle est très bonne. George Miller a cette fois-ci bien plus de moyens que par rapport à "Mad Max", ce qui lui permet de bien plus s'amuser si je puis dire, et ce pour notre plus grand plaisir. J'ai surtout envie d'évoquer la course-poursuite finale absolument magnifique, pleine de tension et de réalisme qui fait écho aux plus grandes poursuites de western. Elle est la représentation parfaite de ce que le monde est désormais devenu, un monde de violence infâme où chaque coup est permis.

J'aime beaucoup le look des personnages qui est très punk, surtout du côté des pirates. Le leader de cette bande, Lord Humungus, est bien plus charismatique que le méchant du premier opus. Vêtu d'un masque, il nous fait un peu penser à une espèce de Darth Vader de l'apocalypse. On nous dévoile une facette très intéressante chez ce personnage qui dans ce monde de chaos, continue d'instaurer des règles au sein de son clan et de garder un certain sens de la morale. Concernant Max, il est encore plus badass qu'avant et ça déménage vraiment. Ce cow-boy, ce road warrior qui garde en lui les stigmates de son passé douloureux, sillonne désormais les routes seul (enfin pas vraiment puisqu'il est accompagné d'un beau bouvier australien). Il reste très mystérieux avec les autres personnages et donc aussi avec nous-même. Encore plus que le premier opus, Max ne parle pas beaucoup, il a très peu de dialogues. Il a cette fois-ci à ses côtés un side kick surnommé Gyro Captain, interprété par Bruce Spence, que j'ai bien apprécié dans son rôle, il détend assez bien l'atmosphère. Max est un héros contre son gré car il souhaitait juste continuer sa route après avoir récupérer de l'essence et non venir en aide à la communauté. Cela lui permet de retrouver en lui une certaine humanité en aidant ces gens. Il devient un héros au sens mythologique du terme, en témoigne la séquence d'ouverture où le narrateur nous présente Max comme étant une légende, la légende du Road Warrior. Ce narrateur qui se révélera être finalement l'enfant sauvage, cet enfant qui n'était pas tout civilisé et qui avait des allures d'homme des cavernes. Mais en apprenant qu'il est le narrateur, on constate donc que cet enfant a réussi à s'instruire, à se civiliser et donc à évoluer dans ce monde de folie, signe qu'il reste encore de l'espoir pour l'humanité et son avenir.

Au final, "Mad Max 2" est un très bon film et une suite supérieur au premier opus. L'intrigue est simple mais assez suffisante pour que George Miller puisse l'exploiter à sa juste valeur. On ressent vraiment l'ambiance post-apocalyptique et Mel Gibson campe très bien son personnage de Max, la légende devenu le Road Warrior.