Parait-il que nous sommes tous le con de quelqu'un. Je ne suis pas du tout d'accord avec cette phrase même si je ne suis pas assez con pour ne pas voir où elle veut en venir. Elle n'entre pas du tout en concordance avec ma définition du con. D'ailleurs, elle n'entre pas en concordance avec la définition du dictionnaire, qui, je vous le rappelle, nous rappellera que le con désigne le sexe de la femme.


Si bien sûr, il y a un glissement sémantique vers l'utilisation triviale du terme qui nous permet une utilisation quotidienne, je reste persuadé que l'étymologie de l'invective passe partout reste intimement lié à sa définition.
En deux mots, qualifier un congénère de con le disqualifie de toute expérience autonome acquise depuis sa naissance, soit, le franchissement de la porte de sortie du col de l'utérus sus cité.


Bien entendu, il faut admettre quelque nuances, surtout quand on arrive dans un monde qui tend tous les jours vers plus de complexité et c'est bien ce qui différencie le con du débile profond. Car le con est normalement constitué, en bonne santé une majeure partie de sa vie et apte à acquérir les rudiments nécessaires de la vie. Ainsi, le con sait manger, parler, se tenir propre, écrire, avoir un comportement social, s'instruire, conduire, travailler et même exceller à certaines taches.


Alors qu'est ce qui peut bien différencier le con en général du pas con en particulier ??????? Rassurez vous, ça n'a rien à voir avec la césarienne.
La personne pas con sait quelque chose que le con ne sait pas mais quoi ????????
La réponse, le pas con a la conscience d'être, d'avoir été,et de devenir con...


Être! Ou ne pas être!
Je sais que je ne sais rien!
Plus on est de fous, plus on rit


Pour ne va pas rentrer dans le débat philosophique bien que l'on va frôler le concept Nietzschéen du surhomme, on va partir d'une base scientifique. On pourrait parler de Newton mais je préfère prendre Areski comme modèle pour parler de pesanteur ou d'attraction terrestre. Sans rentrer dans le détail, une force considérable nous enfonce tous les jours plus bas que terre et nous nous devons de lutter contre pour envoyer la splendeur de l'humanité dans la face de l'univers. Pour cela deux moyens, le premier et plus communément acquis est le principe de la brindille et du fagot. En s'unissant, en se civilisant, l'homme crée une société qui, malgré certaines dérives, nous maintient, pour le plus grand nombre, le bec hors de l'eau et nous empêche de sombrer.


C'est bien beau, mais une société, faut s'y accrocher et ce n'est pas donné à tout le monde. Dès la naissance, on vous prend, on vous mesure, on vous pèse, on vous indique comment se nourrir, on vous montre comment se soigner, on vous indique qu'il faut savoir parler, marcher et être propre dans un premier temps, avant un âge conseillé. Ensuite faut apprendre à lire, écrire, courir, nager, se cultiver, utiliser des machines, sous couvert de certaines règles, tant et si bien qu'arrivé à l'âge adulte, la plupart d'entre nous a acquis un nombre considérable de savoirs et de pratiques qui vont l'aider à participer à cette société, toujours vouée à nous mobiliser contre la gravité, mais sans avoir conscience du but ultime de celle ci, ni du pourquoi, ni du comment d'ailleurs.


C'est incontestable, tout ce processus est impératif pour éviter tout effondrement civilisationnel, cela dit, il comporte un défaut non négligeable. La communauté mettant tout en œuvre pour donner accès à chacun aux bases de la vie en société, le plus grand nombre perd conscience de l'effort personnel pour s'accomplir en tant qu'être humain. C'est ici que le con entre en scène, même s'il existait déjà en coulisse. Pour lui, tous ces acquis deviennent des dus et s'il peut en obtenir sur le dos d'un autre, il n'ira pas chercher des choses essentielles au fond de lui même. De ce fait il agit comme parasite de la société, en se désolidarisant sur les sujets qui l'intéresse et profitant toujours des avantages de la multiplicité des brindilles déplaçant ainsi le fagot vers le bas.
Ce qui nous amène au second moyen utile pour résister à la pression de l'immensité intergalactique. L'introspection. On ne peut pas tout faire en même temps dans la vie, on ne peut pas être et se regarder être, ni réfléchir à sa place au milieu de tous les éléments, en tirer les conséquences tout en affichant une assurance arrogante sur tous les sujets. Si l'introspectif ne se met pas complètement en marge de la société, pour accomplir sa réflexion, il est obligé de s'écarter du centre de la vie sociale. Ce qui ne veut pas dire qu'il est inapte à l'agora. Juste qu'il a autant besoin de l'observer, de constater, de raisonner que de s'y mêler , d'y interagir et y ajouter son grain. Pour ne rien cacher, le plus dur dans cette configuration, c'est qu'en se plaçant sur la circonférence du fagot, on subit la pression autrement que dans le centre. Ça peut se traduire par un coup de déprime, je dis ça un peu par expérience mais avec le recul, c'est quand même déprimant de voir le monde tourner, voire, encore plus déprimant de se voir en faire partie.
Néanmoins, cela permet une culture physique de l'esprit, un peu comme des pompes avec un moral qui monte et qui descend. En se renforçant, des constats s'affinent conférant ainsi une confiance accrue en ses convictions et un sens de la dérision se développe. C'est bien là que le pas con se différencie du con, dans la lutte quotidienne à ne pas se laisser rabaisser aux mauvais instincts, aux mauvaises pensées, aux facilités accordées par la vie en communauté et d'en rire.


Comme toutes choses, il y a un mauvais coté dans tous cela, c'est que le pas con, une fois débarrassé de son fardeau ne peut pas s'empêcher de faire remarquer au con dans quel état il se trouve. Généralement le con prend la nouvelle très mal, s'emporte et insulte le pas con de con. C'est la raison pour laquelle on est tous un peu perdu dans cette définition.


Man on the moon, le mec qui sait utiliser le pouvoir gravitationnel de la lune pour s'élever de la masse (comme guetteur de lune dans 2001). Nietzsche parlait de surhomme, Stan Lee et Jerry Siegel parlaient de super héros, Milos Forman et Jim Carrey nous racontent l'histoire d'Andy Kaufman, un homme simple qui a juste lutté pour ne pas être con et a montré à tout un tas de gens comment faire.


Man on the moon est simplement un film pas con, fait par un mec pas con racontant la vie d'un mec pas con. Le pire c'est qu'avant ce film, je prenais l'acteur principal du film pour un con et que pour le coup, c'est moi qui me suis trouvé con.

Toshiba
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le 24 mai 2019

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