Marie-Octobre est certainement l’un des film les plus représentatifs de la qualité du cinéma français des années 50. Tout y est ciselé des dialogues d’Henri Jeanson à la mise en scène impeccable de Julien Duvivier. Quant à l’interprétation, il est vraiment bien difficile de discerner le meilleur comédien tant la barre de qualité est placée haut. Chacun interprète son rôle avec sa personnalité propre. Blier le retors, Dalban le bourru, Frankeur le français moyen type, Fusier-Gir l'adorable vieille dame faussement naïve, Guers le tourmenté intérieur, Ivernel l’intellectuel, Meurisse l’impassible, Reggiani le tendre en apparence, Roquevert l’éternel adjudant cette fois recyclé dans l’administration et Ventura l’éternel castagneur. Puis enfin, la cerise sur ce juteux gâteau : Danielle Darrieux
Julien Duvivier a su orchestrer les coups de théâtre en véritable orfèvre. Le tour de force de ce film, c'est bien entendu le respect des trois unités. En effet, unités d'action, de lieu et de temps sont bien là, même si on a des doutes quant au temps qui passe.
C'est en réalisant ce drame que Duvivier rendit hommage à la résistance française dont certain des ses membres furent trahis par leur proche.