Mes compliments, monsieur l'inventeur des machines

A travers un concept assez intéressant, Matrix réussit à devenir culte malgré de (très) nombreuses lacunes, tant dans le scénario que dans la réalisation.


Déroulé et critique du film :


Tout commence par un filtre vert dégueulasse sous une pluie diluvienne, où Trinity bute des flics à coups de ralentis et de courses poursuite rigolotes dans une introduction qui a assez mal vieilli tant elle a été copiée. C'est une des rares parties cultes et intéressantes du film, et on aurait aimé en rester là.


Le véritable film commence peu après par le réveil de Neo (anagramme de "One" en anglais wink wink) qui vend un produit informatique à un client, va dans une discothèque, rencontre Trinity, et en fait il se passe rien ça va.


Donc déjà on a dix minutes dans l'oignon, tout ça ne sert à rien. Mention spéciale et très personnelle à la personne qui a cru bon de remixer Rob Zombie, du très bon métal industriel qui n'avait absolument pas besoin de cette insulte.


Ensuite, Neo va au travail, arrive en retard (ce qui n'a pas de conséquence), puis est poursuivi par des méchants mais heureusement, il est guidé par un mystérieux interlocuteur qui va l'aider à s'échapper.


Sauf qu'il ne s'échappe pas car le mystérieux interlocuteur lui conseille de faire un tour sur la rambarde d'un immeuble de quarante étages (mauvaise idée). Donc au final, l'interlocuteur nous a volé dix minutes de film pour que Neo se fasse capturer quand même.


Neo se fait donc interroger par les méchants. Ceux-ci utilisent la magie pour lui coudre la bouche selon un sortilège qui ne marche qu'au début du film. Ensuite, ils lui mettent un mouchard de la taille d'un avant-bras dans le nombril (?!). Heureusement, ce mouchard est enlevé environ deux minutes après, rendant la scène de l'interrogatoire inutile.


Sur les trente premières minutes de film, y en a vingt-cinq qui servent à rien.


Notre ami va donc voir le mystérieux interlocuteur, Morpheus, qui a pris possession d'une usine par un moyen obscur et qui va le confronter à un miroir mou, ce qui est vachement dérangeant, pour lui comme pour nous.
S'en suit un réveil dans le vrai monde véritable, un monde de robots, apparemment assez stupides pour permettre à des prisonniers comateux de se réveiller et de sortir de leur cellule afin de rejoindre la résistance.


On suit donc notre ami faire ses premiers pas dans la résistance, à base d'apprentissage de tous les arts martiaux (bien que je sois à peu près sûr que la philosophie des uns ne peut pas s'accorder avec la philosophie des autres, genre le judo et le MMA), de saut en longueur, du fait qu'il ne respire pas d'air dans la matrice (c'est important) et du fait que la bouffe dans la réalité, c'est vraiment pas bon.


Cependant, il y a un traître dans l'équipe, qui parvient à se brancher tout seul dans la matrice pour parler avec un agent (vous verrez le bordel que c'est déjà de brancher un gars, alors en plus le faire tout seul : chapeau). Faisant un deal avec la machine, il accepte de donner Morpheus aux agents lors de la prochaine mission de la résistance.


Cette mission a pour but de flatter l'ego de Neo, qui va aller discuter avec un oracle (faut croire que les dieux existent pour une raison x ou y) qui lui débite son horoscope entouré d'enfants chauves télékinésistes (?????) qu'on a décidé de laisser dans la matrice parce qu'on peut pas accueillir toute la misère du monde.


En rentrant, Neo voit un chat deux fois et on lui dit que c'est parce que les méchants arrivent (ça aurait été sympa de le prévenir avant parce que c'est quand-même une info importante). De là, le film décide de faire mourir le plus de PNJ possible en dix minutes. Morpheus est capturé parce qu'un gars a éternué de l'air qu'il ne respire pas, un jeune homme obsédé se fait tuer par le swat, le traître décime la moitié du casting parce que les scénaristes avaient la flemme de développer les personnalités de chacun et on arrive au moment ou Neo a enfin un truc à dire.


Anéfé, Morpheus est capturé, il faut donc aller le sauver. Neo et Trinity s'équipent d'armes et vont tuer un maximum de flics avant d'atteindre l'hélicoptère, de tirer à la mitrailleuse lourde dans la salle où se trouve l'otage (ce qui est en général une mauvaise idée), puis de récupérer Morpheus car les méchants, pourtant censés être tout puissants, manquent leurs cibles au tir à de multiples occasions.


Au terme de scènes d'action et de dialogues pathétiques, Neo se retrouve prisonnier dans la matrice, seul, avec des agents aux basques et finit par se prendre six ou sept balles dans la poitrine. Cependant, grâce à une technique piquée à Jésus, il ressuscite, tue un agent en fusionnant avec lui pour une raison qui m'échappe et fait FUIR les autres méchants, qui apparemment ressentent la peur (?!) et voilà c'est fini.


Moralité : c'est très bien d'avoir un bon sujet de film, si le scénario a autant d'incohérences et de débilités dedans, c'est pas la peine merci au-revoir.

G_R
5
Écrit par

Créée

le 6 avr. 2020

Critique lue 254 fois

1 j'aime

G R

Écrit par

Critique lue 254 fois

1

D'autres avis sur Matrix

Matrix
Gothic
7

The Future Is Now

[SP01LER ALERT] Matrix, c'est l'histoire d'Anderson (à ne pas confondre avec celui qui chante "Dreams are my reality", là c'est un autre dude, c'est dommage d'ailleurs, il aurait tout à fait sa place...

le 14 nov. 2014

126 j'aime

42

Matrix
drélium
9

Ma trique

-Maîtres Wachowski ! Maîtres Vaches au skiiii ! Ça y est, le vieux bougon dénommé Torpenn a remis ça ! Il nous attaque de plus belle dans sa critique de Jack Burton ! -Calme-toi, explique-toi mon bon...

le 9 mai 2012

121 j'aime

21

Matrix
DjeeVanCleef
5

Le Père, le Fils et les seins tout p'tits.

Quand j'ai appris que Joel Silver allait produire un film qui s'appelait « Matrix », j'ai fait un salto avant de bonheur en pensant à « Commando » de Mark L. Lester. Matrix, c'était Arnold...

le 9 août 2014

88 j'aime

34

Du même critique

Les Éternels
G_R
4

Eternel ennui

Qu'est-ce qu'on s'ennuie dans ce film. C'est quand même dingue. C'est un film qui commence pourtant plutôt bien ! On nous présente une pègre chinoise, assez rurale, organisée en fraternité et...

Par

le 11 mars 2019

6 j'aime

The I-Land
G_R
6

Comprends-tu à présent? Enfin! Te rends-tu compte?

The I-Land est loin d'être la série du siècle pour une raison simple : on n'y pige pas grand-chose. Tout est assez confus, et on est aussi perdu que les personnages. Cependant, on ne passe pas un...

Par

le 12 sept. 2019

3 j'aime

2

Braqueurs
G_R
6

Des braqueurs bras-cassés

Un film français satisfaisant, avec de belles scènes d'actions et des acteurs impliqués et convaincants la plupart du temps. Une légère déception quand même, après l'excellente scène du braquage de...

Par

le 23 juil. 2019

2 j'aime