Max et les Maximonstres est enchanteur. Dès les premières minutes, le personnage de Max, bien qu'étrange et très sensible, conquit par son imagination débordante. D'un bout de bois il crée la proue d'un bateau qui vogue sur sa couverture ; d'un sac en plastique il crée le drapeau menant son armée ; et de ses peurs d'enfant il façonne des histoires, histoires de vampires, de buildings et de perte de dents.

De sa difficulté à accepter que sa mère entame une relation avec un autre homme que son père, il se réfugie dans son imaginaire. Et dans ses rêves, règle ses problèmes, mûrit, grandit. Le monde imaginaire de Max est intriguant: sauvage, primitif, peuplé d'êtres poilus et attachants comme des peluches taille XXL, il reflète l'univers aventurier du petit garçon. La scène de rencontre avec les monstres est truculente bien qu'assez confuse, la relation que noue le héros avec Carol attendrissante, mais les premiers ressorts humoristiques des personnalités des Maximonstres tout comme le plaisir de contempler la joie de la tribu courir dans les bois, s'essoufflent très rapidement.

Lors du visionnage, on sent que Spike Jonze tente de nous passer un message – or le message n'arrive pas à destination. On se perd parmi les dialogues sans réel sens des monstres, dans leur morale, leurs joies, leurs peurs pas vraiment comprises. Et nos questions restent sans réponses.
Sincèrement, qui sont ces monstres ? Que reflètent-ils sinon la bougonnerie de Max ? Pourquoi Alex le bouc n'est-il jamais écouté par ses pairs ? Et KM, pourquoi parle-t-elle à des hiboux ?
Toutes ces absurdités que j'imagine être des métaphores, je ne les ai pas comprises, elles m'ont laissée perplexe. La frustration de ne pas comprendre me mena à un certain ennui, et l'enchantement du début du film n'eut d'égal que ma déception face à ce brouillon farfelu.

Finalement, lorsque Max rentre chez lui, la très belle scène de retrouvailles avec sa maman illumine le film. Cependant, je reste sur ma faim ; j'aurais aimé que Spike Jonze ne s'attarde pas sur des détails qui m'ont laissée dubitative, mais rende plus explicite la transformation de Max, lui donne un sens.
Pukhet
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le 26 nov. 2011

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Pukhet

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