Mazinger Z : Infinity
5.1
Mazinger Z : Infinity

Long-métrage d'animation de Junji Shimizu (2018)

Mazinger Z Infinity est assez symptomatique d'un certain cinéma actuel : un projet qui cherche à concilier nostalgie et modernité. En gros, on veut attirer aussi bien les vieux qui sont nostalgiques de leur enfance, que les jeunes qui veulent du spectaculaire. Donc, tiraillés par un problème de conscience, les producteurs ont décidé de ne pas choisir, et essaient de courir les deux lièvres à la fois. Pourquoi pas, après tout ? D'autres ont tenté de le faire, et beaucoup d'entre eux se sont vautrés.
Disons, pour faire simple, c'est que dans la situation où ils se sont trouvés, les créateurs ont fait un choix pour le moins étrange : ils ont réuni les défauts de l'ancien et du moderne.
Ainsi, ils ont repris les personnages tels qu'ils étaient dans la série (dont certains se sont retrouvés dans Goldorak, la série dérivée de Mazinger Z), avec leur psychologie au raz des pâquerettes et leur animation … comment dire... très datée.
Mais surtout, ils ont repris les mêmes méchants. Oups, les méchants sont censés être morts à la fin de la série. Comment on fait ? Et ben, on balance une petite phrase où on évoque vaguement une sorte de porte interdimensionnelle qui aurait permis de ramener les méchants... enfin, on n'est pas sûr non plus... Bref, même les personnages animés avaient l'air gênés devant cette absence complète de cohérence.
Et pour la modernité ? Ben c'est simple, il s'agit d'en foutre plein la vue. Donc, au lieu d'avoir un robot géant méchant, on va en balancer des centaines, des milliers. Au lieu d'un combat entre deux robots, on a un Mazinger qui dézingue des « méca-monstres » par milliers. Du coup, ça file à toute allure, mais ça a un intérêt plus que limité. Puisque l'on n'adhère à aucun des méchants qui apparaissent ex nihilo, du coup on ne ressent aucun danger. Et ils auront beau nous parler de la destruction complète de l'univers, on regarde défiler le film avec un détachement zen.
Oui, d'ailleurs, au sujet de la destruction de l'univers, on ne voit pas trop l'intérêt du truc. On passe un temps fou à nous expliquer comment ça pourrait avoir lieu, à grands coups de multivers, mais pourquoi le Docteur Hell aurait subitement envie de détruire l'univers complet ? D'autant plus qu'on nous affirme qu'il est surtout intéressé par l'argent...
Donc, visuellement c'est très laid, scénaristiquement c'est très bête, et narrativement c'est très ennuyeux.
En bref, passez votre chemin.

SanFelice
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le 6 avr. 2018

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