Nom d'un chouchen, ce que je donnerais pas pour être dans les bottes de Mads Mikkelsen, ne serais-ce qu'un seul jour... Qu'il incarne une petite frappe, un boucher, un chevalier de la table ronde, un adversaire machiavélique de l'agent 007, un viking borgne ou un simple quidam, il est juste parfait. Il irradie l'écran de sa seule présence. C'est bien simple, il rendrais la vue à un convoi d'aveugles. Inutile de se rendre à Lourdes pour attendre un miracle, contemplez plutôt la grâce infinie qui se dégage de Mads.
Il est une fois de plus monstrueux de charisme et de force tranquille dans cette nouvelle adaptation du roman de Heinrich von Kleist, sous la direction du cinéaste Arnaud des Pallières. Il n'y a qu'à observer l'émotion qui se dégage du comédien lors du plan final pour en avoir la chair de poule.
Pour le reste, nous avons affaire à une sorte de western crépusculaire dans la France du XVIème siècle, à une oeuvre extrêmement austère et épurée, le cinéaste s'éloignant résolument de tout aspect glamour et spectaculaire, préférant coller au plus près des tourments intérieurs de ses personnages.
Bien que trop long et déroulant une intrigue des plus classiques, "Michael Kohlaas" est un film intéressant et d'une beauté formelle indéniable, nourrie par des paysages naturels de toute beauté, par une bande son puissante et par le jeu intense de ce demi-dieu nordique de Mikkelsen.