Michael Kohlhaas par Nicolas Gilson
(…) Transposant le récit inspiré de l’histoire vraie d’un marchant allemand sur le territoire français, Arnaud Des Pallières en redessine aussi les contours en optant pour s’émanciper de la dimension fantastique originelle. Le cinéaste opte ainsi pour se concentrer sur le réalisme narratif et sur la dimension individuelle. Le titre du film n’en indique-t-il d’ailleurs pas le sujet ?
Le scénario met en scène le destin d’un homme néanmoins appréhendé sous l’esquisse d’une pluralité de points de vue afin de nous rendre les témoins de ses aventures. Le réalisateur tend au pur romanesque et semble se laisser guider par de grands mouvements trop souvent peu intelligibles. Aussi nous perd-il alors en cours de route. Néanmoins les intentions, d’une lisibilité plus qu’appuyée, sont bien palpables. À l’instar de son principal protagoniste, le film s’impose comme moralisateur.
L’approche esthétique du film est tout à la fois son intérêt et son handicap : ainsi la photographie est tantôt sensible, tantôt sensationnelle alors que le montage se veut à la fois trop classique et effroyablement biscornu. (…)
http://www.ungrandmoment.be/michale-kohlhaas/