Midway ou la relecture de Roland Emmerich de l'un des passages majeurs de la Second Guerre Mondiale lors de la Bataille du Pacifique entre les Etats-Unis et le Japon. Le réalisateur est connu pour ne pas faire dans la demi-mesure jusqu'à aller dans la surenchère d'effets pyrotechniques et numériques. Alors cela a fonctionné avec Le Jour d'Après et le premier Independance Day mais ce procédé a tourné vite au ridicule avec sa suite ou encore 2012. Alors quand on apprend que le metteur en scène allait sortir un nouveau film, on ne peut ressentir qu'un soupçon de crainte. Ses derniers films étant loin d'être les meilleurs de sa filmographie, il semblerait même que le réalisateur avait perdu de sa superbe. La bande-annonce mise en ligne ces derniers mois ne rassurait pas. Mais un sentiment de curiosité attire le spectateur. Il est clair qu'on est en terrain connu, c'est le film pop-corn assumé mais il faut oublier toute subtilité. Cependant la force du réalisateur se retourne contre lui dans ce film où les effets spéciaux respirent souvent le factice, c'est terriblement perturbant. Avec une utilisation abusive du fond vert, cela nous sort du film à plusieurs moments et ne parvient pas à nous convaincre de ce que l'on voit à l'écran. Parti de ce postulat, ce métrage ne part pas de la meilleure des manières. Malgré tout, il y a un bref intérêt qui se réveille en nous au fil des minutes. Tout film qui relate de la Seconde Guerre Mondiale est instructif et permet de mieux comprendre certains passages majeurs. Midway rentre dans cette catégorie malgré ses grandes ficelles et facilités scénaristiques, le film arrive à nous passionner à coups de stratégies, de batailles navales et aériennes. Pourtant, si l'histoire a l'intelligence de ne prendre aucun parti même s'il le fait maladroitement, l'interprétation des acteurs est vraiment bancal et ne parvient pas à rentrer véritablement dans cette histoire. S'appuyant pourtant sur un casting royal, la plupart des acteurs sont au ralenti et semblent peu concernés à l'image de Luke Evans. Le choix d'Ed Skrein en protagoniste principal est même déroutant dans la mesure où ce dernier est à côté de la plaque. Certes, cela peut paraître dur mais son jeu est particulièrement pénible, il dégage une attitude hautaine et égocentrique pendant la plupart du métrage. Il est vrai que c'est son personnage qui veut ça mais il s'y prend mal et quand il s’agit de dégager des émotions, l'acteur est aux abonnés absents. Mais c'est un fait global au film qui ne touche jamais vraiment malgré le drame des batailles épiques. Seul Patrick Wilson s'en sort avec les honneurs avec une interprétation solide et propre. Le film souffre donc de ces défauts et malgré un bel emballage, l'intérieur sonne bien vide. Non, Roland Emmerich ne s'est toujours pas retrouvé mais son film demeure un divertissement visuel respectable.