Vous parlez Langley ?

Mission : Impossible est une série qui a toujours su miser sur l'effort de groupe pour parvenir à l'emporter sur les forces du mal. Y'avait un boss, mais il prenait soin de déléguer intelligemment et de coordonner ses ouailles au poil de cul près.

L'adaptation sur grand écran va se révéler problématique : le nom de Tom Cruise apparait sur l'affiche plus gros que le titre du film lui-même ! Transformer une série de groupe en film à star... Mission : Impossible ? Tom va pourtant relever le défi, d'autant que c'est lui la star alors il a tout à y gagner !

Non content de ça, le personnage de Tom Cruise est un névropathe érotomane victime d'hallucinations et d'un complexe d'Œdipe force 8 ! Un choix plus qu'original pour un film de studio attendu au tournant.

La mise-en-scène, gracieuse et élégante accompagne Tom la star dans des situations au suspense intense, et pas encore délirantes comme dans les films suivants. Il est à noter que la scène la plus riche en suspense se fait loin des explosions chères à Hollywood, mais dans une pièce d'un blanc immaculé et dans un silence de mort. Une économie de moyen qui fera systématiquement défaut par la suite.

Pour ma part j'ai découvert ce résultat malgré tout un peu brinquebalant ( je rappelle que les forces en présence n'ont rien à foutre ensemble ) dans un avion lors d'un vol Paris-Newark, puis je l'ai revu deux semaines après au Gaumont Grand-Ecran Italie, puis deux semaines encore plus tard en Laserdisc. Et j'ai mis bien du temps à comprendre pourquoi chaque vision ne m'apportait pas les mêmes impressions... Dans l'ordre : "C'est complètement con !" - "C'est sensationnel !" - "C'est bien mais pas si ouf..."

En fait, ce film est un fantastique baromètre de la psyché !
Voyez-le toutes les deux semaines et vous saurez où vous en êtes dans votre vie.