Seul gros blockbuster en lice durant un été des plus mornes, ce cinquième épisode de la saga vient nous sortir de notre torpeur, encore et toujours réalisé par un metteur en scène censé apporter du neuf à la franchise. Christopher McQuarrie a t-il réussi son coup ?


L’inquiétude planait quant à la capacité du réalisateur de tenir les rênes d’un tel projet, étant donné la médiocrité des derniers projets auxquels il a contribué avec Tom Cruise (Jack Reacher en tant que réalisateur et Edge Of Tomorrow en tant que scénariste). On peut d’ailleurs rapidement dire que le tournant de la saga engendré par Brad Bird est suivi à la lettre, sans prendre beaucoup de risques sur le déroulé du scénario comme des événements qui s’y tiennent. Mis à l’écart, désavoué par sa hiérarchie, c’est un Ethan Hunt mal en point qu’on retrouve en train d’enquêter sur Le Syndicat, organisation tapie dans l’ombre cherchant à prendre progressivement le contrôle du monde. Rien de bien bouleversant, à l’image d’un scénario assez convenu malgré la présence d’une femme aux multiples personnalités qui, malheureusement, s’avère bien en deçà de la femme vengeresse que le quatrième épisode nous avait offert. Trop facilement mis à nu et pas forcément très subtil, ce rôle s’avérerait presque niais. Mais outre ce détail, cet épisode reste de haute volée.


D’ores et déjà grâce à sa réalisation, qui s’avère parfaitement classique et sans réelle identité mais offrant des situations parfaitement rocambolesques et des prises de vues uniques, à l’image d’un Tom Cruise – réellement – accroché à un avion ou encore des courses poursuites tenaces dans les rues de Casablanca. Skyfall, avec son élégance et son souci du réalisme, est sûrement un peu passé par là tant cet épisode semble plus sérieux, au point de renouer avec l’épisode de De Palma. Entre faux semblants, retour des codes originels de la série, sans pour autant oublier la coopération de Ghost Protocol, Rogue Nation est certes un poil décevant sur certains points mais insuffle une grande nervosité à ce qui faisait déjà de la série un succès : de l’infiltration, de la classe et une pointe d’humour. Que demander de plus ?


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Florian_Bodin
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le 16 août 2015

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Florian Bodin

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