Moi, moche et méchant
6.7
Moi, moche et méchant

Long-métrage d'animation de Pierre Coffin et Chris Renaud (2010)

Succès inattendu à l’origine d’une suite au succès encore plus inattendu, Despicable Me est un film co-réalisé par un Français et vous pouvez compter sur les médias locaux pour vous le rappeler.

L’originalité du projet tient en un seul et unique point : le héros est un méchant. C’est tout. Pour le reste, ce n’est que du classique, qui devient très rapidement prévisible : Gru va se prendre d’un amour véritable pour ces 3 terreurs, et nous prouver que, dans le fond, il n’est pas si méchant que ça. De la guimauve.

Quant au scénario, c’est bien simple, il n’y en a aucun. Enfin si, mais il aurait pu servir pour un court-métrage tant il est étiré, étiré, et étiré pour le besoin du film. Clairement, ce qui intéresse l’équipe de Despicable Me, ce sont l’évolution de la relation entre Gru et ses filles, et les minions. Ha, les minions, sortes de Lapins Crétins jaunes au langage tout aussi limité. Inutile de chercher plus loin le succès de ce long-métrage : il repose uniquement sur eux, mascottes joviales et maladroites immédiatement aussi amusantes que potentiellement horripilantes. Les minions font des courses, les minions s’amusent avec les filles, etc… D’ailleurs, les réalisateurs ont bien compris l’intérêt qu’ils avaient à augmenter leur temps de présence à l’écran pour Despicable Me 2, puis à carrément leur consacrer un film entier.

Entre deux soubresauts du scénario, cette production propose une succession de scènes éparses, qui reposent soit sur une débauche de sentiments rose bonbon – les gamines ont le mérite d’être attachantes – soit sur des gags tournant autour du statut de méchant de Gru. Et sur ce dernier point, cela génère effectivement quelques bonnes blagues : Gru qui refuse de faire la queue, Gru qui refuse de perdre à un jeu d’adresse,… Cela fonctionne aussi dans le registre du savant fou, avec notamment la lance-qui-pète ou le pistolet à piranhas.

Il n’empêche que Despicable Me est un film laborieux, car entre son histoire qui tiendrait sur un post-it, et son évolution horriblement convenue du personnage principal, il peine sérieusement à nous maintenir éveillés. La plupart du temps, il ne repose que sur du vent, et ne peut compter que sur l’attachement que nous pouvons éprouver pour les protagonistes, à commencer – comme de bien entendu – pour les minions.

Alors c’est mignon, pas méchant (un comble), distrayant, ça ne casse pas 3 pattes à un canard, mais Dieu que ce succès parait disproportionné face à un tel néant ! Et le pire, c’est que sa suite supprime le seul élément un tant soit peu remarquable de Despicable Me, pour au final générer un succès encore supérieur. Je ne sais pas si vous y comprenez quelque chose, mais moi, j’abandonne.
Ninesisters
6
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le 11 janv. 2014

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Ninesisters

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