Il y a sans doute quelques excès et longueurs, certaines scènes à moitié convaincantes... Mais bon, il y a aussi tellement de puissance, d'intensité, d'émotion brut qu'il est difficile de rester insensible à ce « Mommy » assez dévastateur à de nombreux égards. Que ce soit cette dimension à la fois très cruelle et presque délicate d'aborder cette explosive relation mère-fils, cette façon de filmer en définitive très précise et surtout cet hallucinant trio Anne Dorval - Antoine-Olivier Pilon - Suzanne Clément méritant tous les éloges et distinctions, l'œuvre fait souvent l'effet d'un uppercut, avec tout ce que cela implique d'éprouvant, mais aussi de fascinant, comme si ce sujet rebattu nous était raconté pour la première fois tant la vision du jeune québécois a quelque chose d'ébouriffant et même un peu dingue, le tout ponctué d'une bande-originale allant de Céline Dion à Oasis en passant par Lana Del Rey du plus bel effet... Bref, sans être exempte de tout reproche, voilà une œuvre avec beaucoup d'ambition et une personnalité folle, de celles dont on se souvient longtemps après être sorti de la salle : j'étais sévèrement brouillé avec Xavier Dolan après l'indigent « Les Amours imaginaires », voilà nos relations réchauffées au plus haut point. Un immanquable de 2014.