J’avais été subjugué par la beauté de Laurence Anyways qui s’était révélé comme une véritable claque mais déçu et ennuyé par un Tom à la ferme trop fade et peu intéressant.
Je me lançais donc dans Mommy en ne sachant absolument pas ce qui allait se passer. Mommy était un film que j’avais envie d’aimer, envie de défendre et de supporter, je voulais vivre autant d’émotions si ce n’était plus que Laurence Anyways m’en avait procuré mais voilà, du début jusqu’à la fin, je ne savais pas vraiment où me situer.

Le film prend pour cadre une banlieue canadienne en 2015 où le nouveau gouvernement autorise les parents ayant un enfant à problème à le confier à un hôpital psychiatrique. Diane, joué par Anne Durval, est la mère de Steve, un enfant souffrant de trouble de l'attention avec hyperactivité tout juste expulsé de son centre de rééducation. Nos deux personnages vont se lier d’amitié avec la voisine Kyla, joué par Suzanne Clément, déjà présente dans Laurence Anyways. Une voisine timide qui a des difficultés pour parler mais qui s’épanouira petit à petit à l’aide de nos deux autres personnages.
Cet ensemble forme une relation mère-fils, pleine d’amour mais fragile car tout peut éclater n’importe quand et où Kyla trouvera sa place, le tout offrant un savoureux mélange d’émotions.
Chaque acteur maîtrise son rôle du bout des doigts sans surjouer.

Tout d’abord, si on peut bien reconnaître une chose à Xavier Dolan, c’est son talent. En effet livrer un film d’une telle qualité à vingt-cinq ans ça n’est pas donné à tout le monde.

Là où on reconnaît sa touche personnelle c’est lors de ces scènes qui apparaissent subitement, fortes en sensations et où l’on peut l’espace d’un instant s’évader. La musique choisie aidant à l’envoûtement, on ne peut que rester scotché face à l’écran et on voudrait y rester bien plus longtemps car après tous les éléments paraissent plus fades.

Le point fort du film à mon goût, c’est sa mise en scène et sa photographie. Filmé en 1:1 qui est un choix plutôt audacieux, le format rend très bien à l’écran bien qu’il revienne à un format plus conventionnel lors de ces fameux moments nous donnant encore plus la possibilité de nous évader alors que l’ensemble était confiné dans un carré. On pourrait arrêter le film à n’importe quel moment que l’instant présent serait esthétiquement beau. Le montage aussi est assez réussi car en deux heures vingt de film, il ne laisse presque aucune place à l’ennui.

Pour ce qui est de la bande-son, allant de Wonderwall à On ne change pas (olala en plus maintenant j’aime bien quelques morceaux de Céline Dion) ou bien de morceau plus récent comme Born To Die, qui part ailleurs offre un final assez jouissif, s’harmonise parfaitement avec le film.

Mais voilà, les thèmes ne me parlent pas vraiment, les personnages n’ont pas su me toucher et j’ai eu l’impression d’avoir du mal à rentrer dans le film. L’ensemble par moments paraît excessif et il y a ce petit quelque chose qui fait que je ne prends pas mon pied devant ce film.

Je peux comprendre que certains chérissent ce film mais pour cette année je préfère les douces mélodies d’Arcade Fire et me replonger dans Her.
Mashiro
8
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le 29 oct. 2014

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le 29 oct. 2014

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Mashiro

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