Son premier film en compétition officielle du dernier Festival de Cannes, Xavier Dolan nous présente son cinquième long-métrage couronné du Prix du Jury, ex-aquo avec le dernier long-métrage en date de Jean-Luc Godard, Adieu Au Langage. Dans son film, Dolan met en scène une veuve mono-parentale qui reprend la garde de son fils, un adolescent hyperactif, impulsif et violent. Dans les situations les plus difficiles, ils bénéficieront de l'aide de la voisine Kyla qui les aidera à retrouver un certain équilibre dans leur vie. Entre espoir et désillusion, Dolan filme le quotidien de ce trio un peu hors norme de façon véridique grâce au cadre de l'image utilisé. En effet, le réalisateur fait preuve d'une très grande originalité dans la mise en scène puisqu'il utilise un format d'image 4:3 (format carré) qui se resserre sur les personnages et se rapproche donc du vrai quotidien des protagonistes. À contrario, lorsqu'il utilise le format 16:9, tout n'est que fictif, qu'une parenthèse en quête d'espoir et de liberté inattendue. De plus, Dolan nous gratifie des excellentes prestations de ses acteurs principaux et plus principalement celles de Suzanne Clément et Anne Dorval, tout simplement bouleversantes. Seulement le scénario se révèle assez classique et par moments déjà vu et les musiques utilisés, toutes à paroles plus ou moins connues et révélant donc le sentiment du personnage à l'écran, sont un peu poussives, Dolan insistant bien sur les paroles des chansons pour nous faire comprendre le message qu'il véhicule. Mis à part ces défauts, Mommy est donc le deuxième meilleur film du mois d'octobre (derrière Gone Girl, probablement le meilleur film de l'année) grâce au talent indéniable de son jeune réalisateur canadien et des acteurs qu'il sait diriger parfaitement.
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