Mommy, c'est la spontanéité qui glisse sur l'excès. La représentation de l'espoir à l'état pur avec des personnages coincés dans la vie. Un hommage à l'anormalité, en général, et à cette jeunesse difficile, en particulier, que la société déshumanise aux calmants pour qu'elle arrête de déranger.
Aux premiers abords, on repousse ce que la société nous dit de ne pas voir, alors on n'aime pas ce film parce que cet ado gêne, parce qu'on a envie de lui mettre des baffes.
Puis peu à peu on a envie d'être fou comme eux, d'être dans leur réalité parce que la vie c'est encore plus qu’exister, c'est être libre.
On salue l'évolution de Xavier Dolan vers une maturité assumée. Celui-ci dresse un personnage de mère puissant, tel un guide pour tout ceux qui gravite à ces côtés. Son fils, la voisine, l'avocat.
La scène où celle-ci marche au milieu de la route, les aléas symbolisés par ce sac qui tombe et qui déverse toute sa contenance. La lenteur de la scène métaphore de la sagesse de cette femme. On arrête de respirer et on ressent, son envie de continuer.
Ce personnage qui prend conscience que l'amour ne permet jamais la solution mais que la bienveillance ; l'équilibre entre l'affect et le fait de garder le cap ; vaut mieux que d'abandonner.
Dolan place chaque sons avec justesse et par conséquent fait de la musique une dépendance inhérente de son cinéma.
Continue de filmer ta foi en l'humanité. Continue d'aimer les Hommes et de les projeter sous toutes leurs nuances.