MON ROI (16,2) (Maïwenn, FRA, 2015, 124min)
Un drame passionnel dense décliné en chapitres tragicomiques narrant la passion amoureuse et tumultueuse de Tony et Georgio. Maïwen s'empare d'un sujet ultra classique et tellement usité en trame cinématographique, avec une énergie particulière et une singularité propre à son tempérament de feu. La réalisatrice nous plonge dans un magma d'émotions, des montagnes russes, où la légèreté de la rencontre et du bonheur amoureux s'enchaîne parallèlement grâce un montage judicieux, immédiatement avec la dureté de la destruction du couple. Filmé le plus souvent au plus près des acteurs, la caméra ausculte avec vibrations les déséquilibres et les failles qui s'installent au sein de la relation, avec justesse ou excès et quelques maladresses parfois, mais toujours avec une sincérité et une bienveillance touchante pour ses personnages nous offrant des moments de grâce absolus. L'alchimie fusionne avec l'intimité du spectateur en grande partie grâce à la performance étonnante et profondément émouvante d'Emmanuelle Bercot (prix d'interprétation à Festival de Cannes 2015 largement mérité), qui se met totalement à nue et par le charisme animal de Vincent Cassel, rarement vu aussi naturel et intense, et quelques seconds rôles mieux écrits que d'autres...Une love story chaotique, un méandre bouillonnant, parfois hystérique qui peut débouter ou scotcher mais qui ne laisse pas indifférent, de par les dialogues très bien écrits et certaines situations qui peuvent se refléter en nous comme dans un miroir. Venez vous confrontez à "Mon Roi" crépusculaire pour y retrouver au fond de la cour, un rayon de soleil rédempteur...Toxique, fragile et déchirant...