Avec Mon roi, Maïwenn signe son 4ème film (après Pardonnez-moi – 2006, Le bal des actrices – 2009 et Polisse – 2011), mais une fois n’est pas coutume, elle restera derrière la caméra … Et comme pour chacun d’entre eux, il sera primé et c’est Emmanuelle Bercot, qui repartira de Cannes, en 2015, avec le prix d’interprétation féminine, où elle présentait en ouverture La tête haute !
Mon roi, comme tu l’as sûrement déjà compris, fait partie de ce genre, appelé cinéma d’auteurs, qui souvent effraie car décrit comme un cinéma ennuyeux, faussement intellectuel, à forte tendance bobo et masturbatoire ! Mais détrompe-toi, le cinéma d’auteurs raconte des choses, dont les critiques jaloux aiment envoyer des salves de haine ! Et tu sais bien, qu’ici on n’est pas là pour descendre le cinéma !
Mon roi, c’est avant toutes choses un duo d’acteurs, Bercot-Cassel, qui fonctionne très bien : ils y jouent un couple naissant, grandissant et se détruisant …
Et on pourrait, si on en restait juste à la trame principale, dire que l’histoire ne se résume qu’à cette histoire de couple … Mais ce n’est sans compter sur la patte de Maïwenn, qui vient mettre en parallèle un couple qui s’aime/se détruit, à une femme qui se reconstruit … Chaque avancée s’équilibre d’ailleurs assez justement …
Mais Maïwenn, c’est également des scènes de vie : de l’amour, de la simplicité, de l’humour, des cris, des larmes … une vie qu’elle sait dépeindre à l’instar de ces films de la Nouvelle Vague, qui mettaient en lumière ce réalisme, qui, à l’époque (60’s), tout comme aujourd’hui, manquait au cinéma, au cinéma français … Pour voir ce réalisme, il faut aller chercher du côté des films indépendants, des films d’auteurs …
Seul petit bémol à la réalisation : la présence de Norman, qui est complètement inutile au film, sauf si il est là juste pour ramener son fan club dans la salle et malheureusement, sa présence au casting ne peut se justifier que pour cela !
Heureusement que la gueule cassée de Vinz (La haine – 1995, Sheitan – 2005, Black Swan – 2010, Juste la fin du monde -2016, pour ne citer qu’eux), que la bouille d’ado de Garrel (Innocents – 2003, Les amours imaginaires – 2010, Les biens-aimés -2011, L’astragale – 2015), que la trop rare Bercot nous offrent des rôles complets et justes !