Tony dévale une piste de ski, dont elle sort un peu plus bas. C'est la chute. Elle se retrouve en fauteuil roulant dans un centre de rééducation. Alors qu'elle doit travailler pour remarcher, elle revit l'histoire d'amour qui l'a liée à Gorgio pendant dix ans et qui l'a détruite petit à petit.
Maïwenn réalise ici un magnifique long métrage sur les amours destructeurs mettant en relation les personnalités narcissiques et leurs victimes. Ce qui fait la réussite du film c'est la finesse avec laquelle la réalisatrice aborde le sujet. On est tantôt séduit (comme Tony) par la personnalité de Gorgio tantôt terrifié. Et c'est justement par ce jeu alternant la séduction, l'indifférence et la violence verbale et psychologique, que le narcissique emprisonne sa victime (et ici, son spectateur)
Vincent Cassel incarne à la perfection Gorgio. Ces excès, son humour nous font rire alors qu'ils préparent le terrain à la destruction même de Tony. Car plus le personnage est attachant, plus l'incomprehénsion se creuse et la souffrance de celle qui l'aime, s'intensifie. Le parallèle entre la reconstruction physique de Tony suite à l'accident de ski, et le deuil qu'elle doit définitivement faire à propos de son histoire d'amour, est intéressant.
Un film très réaliste qui nous balade. Car on y croit très fort à cette histoire d'amour. On croit au Gorgio qui s'excuse, pleure, qui se reprend parfois...mais la dernière scène du film ne laisse aucun doute sur les sentiments respectifs des deux protagonistes dans cette histoire ainsi que sur la nature véritable de cette relation.