Maiween revient ici avec Mon Roi, pour son quatrième film. Elle qui évoque l'envie de faire un film comme une obsession amoureuse, présente un film époustouflant par sa sincérité et le nouveau regard qu'il accorde au pervers narcissique. Mettant en scène l'être frêle et sensible qui peine à se remettre d'une histoire d'amour qui aura duré plus de 10 ans, on retrouve aussi toute la virtuosité de la psychologie d'un pervers narcissique.
D'un côté on a la délicatesse et en même temps cette rudesse qu'incarne Tony, une femme pas vraiment sûre d'elle, tandis que de l'autre coté on a Gergio, un Homme dominant, charismatique et manipulateur. Avec ce duo improbable, on se glisse dans une histoire d'amour bouleversante tout en demi-teinte. On avance sur la pointe des pieds tout au long du film, rentrant de plus en plus, dans l'intimité de ce couple qui nous fait rire et pleurer comme on change de chemise.
Si Emmanuelle Bercot signe une de ses plus belle performances, il faut néanmoins souligner la performance sincère et drôle de Louis Garrel qui voit sa soeur s'éprendre d'un amour fou, irrationnel même pour cet homme mystérieux et égoïste. N'oublions pas Vincent Cassel qui peu à peu se défile et offre une interprétation brillante du bellâtre séducteur et beau parleur. Si on s'intéresse à la symbolique des ligaments, ils représentent la soudure, le lien qui soutient le corps. Dans le film, Tony est alors, une femme qui ne tient plus et a du mal à se relever de sa chute d'abord morale puis physique. Même si le film s'étend sur une sincérité exacerbée, il essuie néanmoins quelques longueurs.
Mon Roi est ainsi, un film qui impose son style et son manque de retenue par un réalisme et une idée dictatoriale de l'amour.