Assez bof le Maïwenn. Enfin correct-sans-plus. Je l'ai trouvé plutôt sage par rapport à son précédent film, Polisse, qui, certes était bourré de défauts (trop hystérique par moments, récit très disparate (décousu), écriture parfois grossière et lacunaire), mais qui m'a semblé plus couillu, plus frontal (le film n'a peur de rien, pas même du ridicule qui menace, voir éclate, parfois) quand celui-ci semble faire davantage dans une certaine retenue (retenue relative cela dit). Et c'est un film très bobo. Parce que bon, en vrai, ça n'est ni plus ni moins qu'une histoire sur un couple de bourges qui s'aiment puis se séparent mais en continuant encore à s'aimer : c'est très banal, pas très intéressant dans le fond et le traitement n'arrive pas tellement à remédier à ça (ce qui est le pire). Le film a clairement le cul coincé entre deux chaises : d'un côté on a la fougue, l'hystérie et la violence émotionnelle d'un Polisse, et de l'autre on a cette veine auteurisante d'un certain type de cinéma français, très bobo, très feutré et très mièvre. A ce titre, la scène du poème (?) de Bercot dans sa tenue d'avocate était ridicule au possible. Heureusement que derrière elle est contrebalancée par une scène beaucoup plus humoristique (et qui semble d'ailleurs, via le personnage de Garrel, pointer du doigt tout le ridicule de cette scène).
Bercot est parfois très horripilante. Mais elle n'est pas mauvaise du tout, je crois que c'est l'écriture de son personnage qui fait ça. D'ailleurs, si le film tend clairement à être de son côté, pour ma part j'étais un peu trop souvent du côté de Cassel (c'est la preuve qu'il y a un truc qui cloche dans le traitement des personnages). Cassel qui est (quoiqu'on en dise) un très bon acteur : j'ai beaucoup aimé cette nonchalance je-m'en-foutiste qu'il donne à son personnage qu'il sait rendre très drôle et séduisant, tant pour le personnage de Bercot que pour le spectateur et ce, malgré le fait qu'il soit clairement un gros c*onnard (il le dit lui-même d'ailleurs). Quant au personnage de Garrel, il est au moins aussi drôle que celui de Cassel. Tout au début, son jeu m'a fait craindre le pire (le stéréotype parfait du gros bobo) mais au final c'est passé crème. D'ailleurs, les deux personnages masculins principaux sont les meilleurs du film. A tous les niveaux.