Bon. Moi qui suis pas du genre à léchouiller (sauf mon amoureuse quand elle est sage... si, si , quand même...) je m'y colle, ce jour: "Ouaouh, bordel, mais "what the fuck, quoi!".
Au départ, moi, j'y allais un peu inquiet à votre truc (vendredi soir à Bordeaux) parce que, bon, on a beau aimer les gens et leur travail, le cinéma c'est quand même un truc, je veux dire un truc quoi, le truc même! Enfin, un truc... de pro où l'on voit plus de gens même doués et même passionnés se planter joliment sur leur premier film que d'hommes ou femmes politiques "de droite" assassiner, en douceur et délicatesse, le ci-devant sursitaire pénitentiaire Fillon... (c'est pas peu dire).
Alors donc, on est fébrile. Un peu parce qu'on voudrait que ça soit tellement bien, comme on a aimé, avant, vos pièces de théâtre, vos livres mythomanes et même vos performances télé... tellement qu'on n'a pas pris de pop-corn pour bien rester focus pendant la projection, et pas vomir. Non pas vomir.
Et pis, et pis, et pis... point de dépit, non. De l'enthousiasme même, du plaisir, du désir, de la rigolade (fine, comme qui dirait du rire de qualité -comme il se fait rare- pour être plus précis) pour ce "monsieur et madame" qui ont un fils et qui s'appelle... (meuh... non je le dirai pas).
C'est un joli film donc que vous nous avez fait là, Mme Tillier (à toute saigneuse, tout honneur) et M Bedos. Une belle épopée qui traverse. Et nos époques (celles que quand on a plus de 40 ans on connait) et les styles (ricain un peu dans la forme, français terriblement dans la qualité délicate et l'essentialité (ouaouh...) des dialogues). Un movie littéraire car narratif mais pas que. Une histoire d'histoire avec quelques histoires. Des clins d'oeil à Woody (je trouve), et à Martin (tu l'as dit). Un boulot de fou sur les décors, les costumes, les objets, qui sonnent jamais faux et jamais en excès. Jamais là pour faire genre.
Un film drôle, émouvant, amoureux, sur l'amour, un peu cruel parfois (le film et puis l'amour) mais vrai toujours.
Bref, je suis sorti comme ça, sans plus de peur, juste fier, mon amoureuse au bras (et sage...miamm), lui susurrant en mode mensonge éhonté: "t'as vu? ! je t'avais dit que ce serait super. J'en étais sûr. C'est évident.. et dégueulasse d'ailleurs et injuste... quand on a du talent... ben... on a du talent.".
Bref, je suis sorti, sans plus de peur. Puis. Suis rentré chez moi. J'ai allumé mon pc et me suis remis à mes projets de pièces... en me disant que sans talent mais avec du travail (et des léchouilles et de l'amour)... peut-être que. Sait-on jamais...